"Il a fallu baiser" : l'insulte envers la maire de Saint-Brieuc symbole du sexisme en politique
En plein déballage sur l'affaire Weinstein, libération de la parole qui s'en est suivie et préparation du projet de loi sur les violences sexuelles, la politique semble plus que jamais un espace dans lequel les propos sexistes sont tout aussi répandus qu'ailleurs.
Une situation à nouveau illustrée au dépend de Marie-Claire Diouron, maire UDI de Saint-Brieuc (Côtes-D'armor). Des affiches, dévoilées mardi 17, la montrant au côté de son prédécesseur Bruno Joncour qui avait démissionné en juillet pour rejoindre l'Assemblée nationale, ont été placardées dans la ville avec la légende: "Il a fallu baiser?". Procès classique envers les femmes qui ne peuvent avoir réussi que grâce à des faveurs sexuelles.
L'édile -qui a reçu le soutien de nombre d'élus- a décidé de porter plainte. L'auteur est courageusement resté anonyme. Il faut dire que l'injure, lorsqu'elle est publique et à caractère sexiste, est punie de six mois de prison et 22.500 euros d'amende. Et les faits pourraient même être qualifié de diffamation (un an de prison et 45.000 euros d'amende).
Outre la diffamation et plusieurs affaires d'agressions sexuelles ou harcèlement qui ont frappé le monde politique ces dernières années, les propos sexistes semblent "à la mode". Rien que vendredi 13, un adjoint à la maire de Montauban a été mis en cause pour des propos graveleux publiés sur Facebook. "Sexiste moi? À la maison, j’ai une femme, deux filles, deux chattes et 20 poules. Je n’ai que des femelles à la maison", s'était-il défendu.
Fin juin, un candidat (UDI) malheureux aux législatives avaient fait un procès en incompétence à la gagnante en déclarant: "Je ne pense pas qu'elle aura le temps de faire sa lessive et d'emmener ses enfants à l'école".
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