Marine Le Pen sur les régionales : "le PS exprime un très grand mépris de ses électeurs"

Deux jours après le premier tour des régionales, Marine Le Pen, arrivée en tête en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, était l'invitée de TF1 ce mardi soir. Assurant que son parti pourrait faire bouger les choses dans la région grâce à son oeil nouveau, elle a également critiqué l'attitude du PS, et notamment de Manuel Valls, qui a appelé à voter à droite dans les régions où le FN était donné favori afin de lui faire barrage.

Deux jours après le second tour des élections régionales qui ont vu arriver le FN en tête dans six régions, la patronne du parti Marine Le Pen était l'invitée de TF1 ce mardi 8 au soir. 

Arrivée avec en tête avec 40,64% des voix dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen admet que, même si elle est élue présidente de la région, elle sera "candidate à l'élection présidentielle" de 2017. "Tous les électeurs de la région (le) savent. Je ne mens pas", assure-t-elle. "Je serai entre Paris et Hénin-Beaumont comme je l'ai été pendant des années", explique-t-elle.

Et si elle l'emporte malgré le désistement du candidat PS Pierre de Saintignon pour "faire barrage au FN", elle en est certaine, elle pourra changer chez les choses. Car "arriver avec une équipe nouvelle, notamment dans une région où cela fait quarante ans que les socialistes sont à la manœuvre, va être un grand avantage pour la région et aussi pour le développement économique", déclare-t-elle, rappelant qu'elle mettra l'accent sur l'emploi local et l'entreprise locale.  "Il y a la possibilité dans les marchés publics de mettre des critères (...) pour avantager l'emploi local et l'entreprise locale", maintient-elle.  

Interrogée sur les candidats socialistes qui se sont désistés en région PACA et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie où le FN est arrivé en tête au premier tour (dans le Grand Est, le socialiste Pierre Masseret a décidé de maintenir sa liste malgré les pressions de l'exécutif), elle estime cette attitude "gênante". En appelant à voter à droite pour contrer le FN, "le PS exprime là un très grand mépris de ses électeurs", estime-t-elle. "Ce n'est pas ma vision de la démocratie, j'ai toujours défendu le fait que l'ensemble des grands courants politiques soient représentés", poursuit-elle.

C'est pourquoi, selon elle, "ce second tour en dit long sur la classe politique française". "J'appelle les Français à regarder leur classe politique et à se demander si on peut changer les choses sans changer les hommes", déclare-t-elle, évoquant notamment le cas du Premier ministre Manuel Valls "venu hier sur votre plateau (celui de TF1, NDLR) faire de la tambouille politicienne" quand il a appelé à voter Christian Estrosi en PACA et Xavier Bertrand en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, pour "faire face à l'extrême droite".

Puis, interrogée sur le programme du FN en lui-même, sa présidente assure qu'il est "extrêmement clair". Autrement, "pourquoi une telle coalition pour empêcher le FN d'avoir une région?", interroge-t-elle, assurant que l'UMP et le PS sont inquiets du succès du FN dans les villes où il l'a emporté lors des municipales.

"Le programme du FN est extrêmement clair sur l'ensemble de ses sujets. Maintenant, nous avons des candidats qui sont libres sur la manière dont ils appréhendent telle ou telle régions sur leur subventions", poursuit-elle en allusion avec ses différents avec sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, candidate en PACA, sur des sujets tels que l'avortement.  

Interrogée sur les musulmans en France, Marine Le Pen assure: "je défends les Français quels qu'ils soient, d'où qu'ils viennent", et promet également défendre, si elle est élue dans le Nord-Pas-de-Calais Picardie, "toutes les villes et les communes de la région dont certaines sont oubliées depuis des année". "Un programme de justice, d'équilibre",  déclare-t-elle. Et de conclure: "pour cela il ne faut être lié, tenu,  par personne".