Présidentielle 2017 : un air de déjà-vu chez les candidats

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 04 avril 2016 - 22:46
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François Hollande Nicolas Sarkozy 15.11.2015 Attentats 13 nov 2015
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©Philippe Wojazer/Reuters
Un nouveau duel entre François Hollande et Nicolas Sarkozy est possible bien que les Français ne le désirent pas et qu'aucun des deux ne soit encore officiellement candidat.
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Sur les dix candidats déjà déclarés pour l'élection présidentielle, six ont participé à celle de 2012 et d'autres habitués sont attendus. Malgré le désir de renouvellement de la classe politique exprimé par les Français, la présidentielle 2017 pourrait être assez proche de la précédente.

Et de dix! Avec Jacques Cheminade, qui a annoncé sa candidature lundi, dix candidats se sont déjà déclarés pour l'élection présidentielle de 2017, dont plus de la moitié étaient déjà en lice en 2012, au risque d'alimenter le ras-le-bol des Français, qui réclament du renouvellement.

Avant même que Les Républicains et le Parti socialiste n'aient désigné leurs représentants, que François Hollande et Nicolas Sarkozy n'aient fait connaître leurs intentions, le casting pour 2017 ressemble furieusement à celui de 2012.

Sur dix candidats déclarés, six l'étaient déjà il y a cinq ans : Marine Le Pen (FN, 47 ans), Jean-Luc Mélenchon ("hors parti", 64 ans), Nathalie Arthaud (LO, 46 ans), Nicolas Dupont-Aignan (DLF, 55 ans), Philippe Poutou (NPA, 49 ans) et Jacques Cheminade, 74 ans. Un septième, l'écologiste Antoine Waechter (67 ans) était déjà en course il y a près de 30 ans, en 1988. Seuls trois des candidats pour 2017, le député MoDem Jean Lassalle, 60 ans, Paul Mumbach (Les Fédérés), 64 ans, et Bastien Faudot (MRC), 37 ans, font figure de petits nouveaux.

A 13 mois de la présidentielle, l'incertitude est pourtant encore plus forte qu'en 2012 sur ceux qui parviendront finalement à franchir la barre des 500 parrainages d'élus qui leur permettront d'être officiellement candidats.

Pour les spécialistes, le décalage est très fort entre l'envie de renouvellement exprimée par les Français et la multiplication de candidatures déjà vues, le sentiment qu'on reprend les mêmes que lors du scrutin précédent.

"Il faut être très prudent sur l'offre présidentielle 13 mois avant (...) Mais si le casting est trop proche de celui de 2012, il y aura une déception, le sentiment que l'attente de renouvellement n'a pas été prise en compte et ça peut fabriquer de l’abstention", estime Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.

Election phare de la vie politique française, la présidentielle suscite systématiquement de multiples candidatures. Dix candidats étaient officiellement en lice en 2012, 12 en 2007 et 16 en 2002, quand le socialiste Lionel Jospin avait été devancé par Jean-Marie Le Pen au 1er tour. En 2012, cinq des dix candidats avaient rassemblé un total de 6% des voix.

La présidentielle, notamment la campagne officielle qui démarre quinze jours avant le 1er tour, leur assure pourtant une exposition médiatique exceptionnelle. Cas d'école : inconnu des Français en février 2002, Olivier Besancenot (NPA) a réussi à s'imposer durablement en quelques semaines comme une figure de la gauche.

Cette fois pourtant, les nouvelles règles concernant l'obtention des parrainages sur le point d'être introduites par le Parlement risquent de compliquer la tâche des petits candidats.

Dans un souci de "transparence", le texte en discussion prévoit la publication intégrale de la liste des élus parrainant un candidat, au lieu d'un extrait de 500 noms tirés au sort. Une publicité qui pourrait dissuader des élus de soutenir des petits candidats, ce qu'ils pouvaient faire discrètement auparavant.

Le temps de parole des petits candidats pourrait également être réduit, un principe d'"équité" tenant compte de leur notoriété se substituant à celui d'"égalité" dans les médias durant la période qui va de la publication de la liste des candidats au début de la campagne officielle.

Les Français réclament quant à eux résolument le changement. La cote de confiance de François Hollande s'est réduite autour de 15%, selon les derniers sondages (Ipsos, TNS Sofres) et Nicolas Sarkozy reste loin derrière Alain Juppé en vue de la primaire à droite. Signe d'un rejet de plus en plus marqué par les électeurs d'un nouveau duel Hollande-Sarkozy en 2017.

Ce qui n'empêche pas les deux tiers d'entre eux (64%, Odoxa) d'être persuadés que François Hollande se représentera.

 

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