Crise en Ukraine : de l'espoir mais pas d'euphorie

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MM
Publié le 13 février 2015 - 15:27
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Vladimir Poutine, François Hollande, Petro Porochenko et Angela Merkel à Minsk.
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©Vasily Fedosenko/Reuters
L'accord de paix sur l'Ukraine obtenu à Minsk est porteur d'espoir mais aussi de doutes
©Vasily Fedosenko/Reuters
La semaine qui s'achève a été marquée par un espoir dans la crise en Ukraine. C'est avec un soulagement teinté de prudence que les dirigeants de l'Union européenne ont accueilli, jeudi 12 février, le compromis conclu dans la nuit, à Minsk, pour tenter de mettre fin au conflit dans l'est de l'Ukraine.

L'accord de paix portant sur la situation dans l'est de l'Ukraine a été arraché dans la douleur jeudi 12 février à Minsk, capitale de la Biélorussie. Pour François Hollande et Angela Merkel, qui ont mené de haute lutte les négociations entre les Ukrainiens, les séparatistes et les Russes, la question n'était pas tellement d'établir une paix juste et durable, mais plutôt de parer au plus pressé et de faire cesser le bain de sang qui se déroulait dans les régions du Donbass.

Dans cette optique, Vladimir Poutine, dont le pays est accusé de soutenir financièrement, logistiquement et militairement les séparatistes de Lougansk et de Donestk, a fait un minimum de concessions, sachant que François Hollande et Angela Merkel avaient fait le choix de venir le rencontrer à Moscou le vendredi 6 février, brisant ainsi l'isolement diplomatique dans lequel le président russe était maintenu.

L'accord de paix obtenu réunit donc les conditions suivantes: dimanche 15 février, début du cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, Vladimir Poutine et les séparatistes se sont engagés à faire taire les armes. Deux jours plus tard (mardi 17), l'Ukraine doit évacuer ses armes lourdes de la ligne de front à plus de 70km, soit 40km de plus que les derniers accords de Minsk conclu en septembre 2014.

C'est alors que pourront commencer ce qui est décrit dans des termes très diplomatiques commes les "échanges de prisonniers" (comprendre "otages"); une amnistie générale est aussi prévu pour tous les belligérants. L'accord prévoit en dernier lieu un respect de l'intégrité territoriale ukrainienne, en ce sens qu'il maintient les régions de Donetsk et Lougansk en Ukraine contre l'adoption d'une loi de décentralisation par Kiev garantissant une plus grande autonomie paour le Donbass.

Angela Merkel, qui a négocié toute la nuit de jeudi dans la capitale biélorusse aux côtés des chefs d'Etat français, russe et ukrainien, s'est montrée tempérée: "c'est une lueur d'espoir, pas moins, pas plus". Pour elle, l'essentiel est "que les paroles soient suivies par les actes".
Pour François Hollande, "nous sommes dans un moment qui est crucial, un accord a été obtenu, c'est plus qu'une lueur d'espoir et, en même temps, un moment où tout peut encore se décider dans un sens ou dans un autre, et les prochaines heures seront déterminantes".

Les observateurs plus pessimistes rappellent qu‘à Minsk, un accord sur un cessez-le-feu avait déjà été signé en septembre, mais que sur le terrain, la trêve de ce “Minsk-1” n’avait jamais été respectée.

Par ailleurs, le président ukrainien, Petro Porochenko, n'est pas dupe. "Que personne ne se fasse d'illusions et je ne veux pas être considéré comme quelqu'un de naïf. La paix est encore très loin", a-t-il dit lors d'une visite sur un champ de manœuvres de l'armée ce vendredi 13. "Personne n'est fermement convaincu que les accords de paix signés à Minsk seront strictement appliqués" a-t-il conclu.

 

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