Le Mexique "préoccupé" par les retards à la frontière avec les Etats-Unis

Le Mexique, devenu le premier partenaire commercial de son voisin américain cette année pour la première fois, a exprimé aux Etats-Unis ses préoccupations concernant les retards dans le mouvement de marchandises et de personnes à la frontière.

Cette note diplomatique envoyée par le ministère des Affaires étrangères est un nouveau signe de tension entre les deux pays au sujet de leur frontière commune. Le président américain Donald Trump a menacé le mois dernier de fermer cette frontière si le Mexique n'empêche pas les immigrants illégaux, qui traversent son pays en caravanes depuis l'automne, de s'approcher des Etats-Unis.

"Au cours du mois d'avril, les retards à la douane ont eu un impact économique sur les entreprises mexicaines et américaines", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette situation "a un impact négatif sur le commerce, les sources d'emploi et les consommateurs dans les deux pays", plaide-t-il.

Selon le ministère des Affaires étrangères, au cours des deux premiers mois de l'année, le Mexique est devenu "pour la première fois de l'histoire" le principal partenaire commercial des Etats-Unis, avec des échanges de marchandises d'une valeur de 97 milliards de dollars.

Entre janvier et novembre 2018, les échanges bilatéraux se sont élevés à 527 milliards de dollars, selon des données du ministère des Finances. Environ 80% des exportations mexicaines sont destinées aux États-Unis.

En mars, Washington a redéployé 2.000 agents des douanes pour aider ses forces surveillant la frontière à gérer l'afflux de migrants cherchant à entrer sur le territoire américain. La surveillance accrue a entraîné des retards dans le passage des marchandises et des personnes.

Donald Trump a fait de la lutte contre l'immigration illégale l'un des fers de lance de sa présidence et voit dans les migrants une menace pour la sécurité nationale.

Il a accusé le Mexique de ne "faire pratiquement rien" pour interpeller les migrants clandestins et les renvoyer dans leur pays d'origine, alors que, depuis octobre, plusieurs dizaines de milliers de migrants d'Amérique centrale ont traversé le Mexique en caravanes pour entrer illégalement aux Etats-Unis.