En cas d'attentat de masse, "nous pourrions revenir à l'état d'urgence" dit Collomb

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Par AFP
Publié le 01 novembre 2017 - 20:15
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Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le Premier ministre Edouard Philippe rencontrent des po
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Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb et le Premier ministre Edouard Philippe rencontrent des policiers à Paris, le 1er novembre 2017
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Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a vanté la nouvelle loi antiterroriste qui a remplacé mercredi l'état d'urgence instauré après les attaques jihadistes de novembre 2015, sans exclure de revenir à ce régime exceptionnel en cas de nouvel attentat de masse.

"La loi que nous avons faite nous permet (...) surtout de prévenir un certain nombre d'attentats", a assuré le ministre mercredi sur BFMTV estimant qu'avec cette loi, "on sera aussi bien protégé" que sous l'état d'urgence, en vigueur depuis les attentats qui firent 130 morts au Bataclan, à des terrasses de Paris et au Stade de France.

"C'est une loi qui va être active", a-t-il affirmé lors d'une interview réalisée dans le "fumoir", nom donné à la salle de crise du ministère de l'Intérieur utilisée lors des attentats du 7 au 9 janvier (17 morts) et 13 novembre 2015 et du 14 juillet 2016 à Nice (86 morts).

Le ministre a souligné qu'étaient maintenues la "possibilité de mettre des périmètres de protection", de "fermer des lieux de cultes où on prône la radicalisation et la commission éventuelle d'actes terroristes" ainsi que les mesures d'assignation à résidence.

Cette loi, qui renforce les capacités d'intervention des forces de l'ordre en cas de menaces terroristes, a été critiquée par des associations de défense des droits de l'homme et la gauche radicale qui l'estime "liberticide".

"Au départ de l'état d'urgence il y avait des centaines de gens concernés" par les assignations à résidence, "aujourd'hui nous en avons 41", a détaillé M. Collomb. Dans le cadre de la nouvelle loi antiterroriste, une "vingtaine de personnes" seront désormais assignées à résidence.

Ces personnes devront "pointer tous les jours au commissariat ou une gendarmerie", a-t-il précisé. Au total "12.000 personnes sont suivies par nos services, c'est un spectre relativement large. Je crois que nous faisons tout pour assurer la sécurité des français", a-t-il encore dit.

Gérard Collomb a toutefois estimé qu'en cas de nouvel attentat de masse, la France pourrait de nouveau avoir recours à l'état d'urgence.

- "Situations de crise" -

"S'il y avait un meurtre de masse - ce qu'on a pu connaître au moment du Bataclan - c'est possible qu'on soit obligé de le remettre mais nous allons faire en sorte que nous puissions gérer des situations de crise. Si elle devenait (la situation) extrêmement dramatique, nous pourrions revenir à cet état d'urgence", a-t-il dit.

Selon le ministre, trente-deux attentats ont été déjoués depuis la mise en place de l'état d'urgence instauré dans la foulée des attaques jihadistes, les plus meurtrières jamais commises en France.

Interrogé sur le sort de jihadistes français se trouvant en Irak et en Syrie et susceptibles de revenir, le ministre a assuré qu'il "faut que les personnes puissent être judiciarisées".

"Cinquante personnes sont revenues et ne sont pas écrouées", a-t-il dit, elles sont suivies par la DGSI (direction générale de la sécurité intérieure), il n'y avait pas de motif pour pouvoir les écrouer".

Quant aux enfants de ces jihadistes, le gouvernement souhaite "avoir des mesures d'assistance éducative qui leur permettent de se reconstruire et d'avoir un autre avenir", a-t-il dit, sans plus de détails.

Une vingtaine de proches de femmes de jihadistes parties en Syrie ou en Irak ont récemment envoyé une lettre au président Macron et ses ministres pour leur demander de permettre aux mineurs et aux femmes avec enfants français de rentrer en France, et aux secondes d'y être jugées en fonction de leurs actes.

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