La population de loups en hausse en France dépasse désormais 500

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Par Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS - Paris (AFP)
Publié le 07 juin 2019 - 15:13
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Loups au parc animalier des Angles, le 18 juin 2015
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© RAYMOND ROIG / AFP/Archives
Loups au parc animalier des Angles, le 18 juin 2015
© RAYMOND ROIG / AFP/Archives

Avec désormais 530 adultes, la population de loups a largement augmenté en un an, dépassant le seuil de 500 permettant de "résister au risque d'extinction", ce qui va entraîner une hausse du nombre d'animaux pouvant être abattus.

Le plan loup adopté en 2018, dénoncé par les éleveurs et les défenseurs de l'environnement, prévoyait que le "seuil de viabilité démographique" fixé à 500, qui représente l'aptitude d'une population à moyen terme (100 ans) "à résister au risque d'extinction", ne serait atteint qu'en 2023.

Mais selon le bilan hivernal de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publié vendredi, "l'effectif en sortie d’hiver est estimé à environ 530" contre 430 un an plus tôt.

A partir de relevés de traces effectués sur le terrain, forcément partiels, et d'un modèle mathématique, l'estimation est en fait un intervalle de 479 à 578, conduisant à cette estimation moyenne de 530.

En effectif, la croissance de la population s'effectue "essentiellement par une densification" dans l'arc alpin, mais cette espèce protégée a également colonisé de nouveaux territoires. Des loups ont ainsi été détectés en 2018 dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la zone Aube-Yonne, et dans de nouvelles zones du Massif central.

Ces carnivores, éradiqués dans les années 1930 et revenus naturellement par l'Italie dans les années 1990, se concentrent dans les Alpes, le Sud-Est et l'Est.

La présence de plus en plus importante du prédateur est combattue par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux.

En 2018, 3.674 attaques ont ainsi eu lieu contre plus de 12.500 animaux, principalement des ovins.

Une carte publiée vendredi par l'ONCFS montre que ces attaques se concentrent principalement dans les Alpes (Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Savoie), et dans quelques foyers à la frontière entre les Vosges et la Meurthe-et-Moselle et dans le sud de l'Aveyron.

Le préfet du Rhône, préfet coordonnateur du loup, a immédiatement annoncé que le plafond de prélèvement pour 2019 passerait à 53 loups (38 ont déjà été tués depuis le début de l'année).

- "Prédation hors du commun" -

Mais surtout, le dépassement du seuil des 500 "va conduire à l'activation de nouvelles mesures de gestion telle que prévue dans le cadre de l’évolution" du plan loup, a souligné l'ONCFS.

Le gouvernement, confronté à la colère des bergers, avait anticipé le chiffre, annonçant fin mai de nouvelles mesures, qui ne satisfont ni les éleveurs ni les défenseurs de cet animal protégé.

"Nous considérons que le loup n'est plus une espèce en voie de disparition, ce qui est une bonne chose pour la biodiversité", déclarait mercredi le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume.

"Nous en sommes par contre, pour la prédation, à un niveau hors du commun (...) Nous avons besoin d'apporter un soutien fort et plein aux éleveurs. Leur bien-être est notre priorité", ajoutait-il.

La mesure prévue la plus symbolique est le relèvement du pourcentage de loups pouvant être tués, de 10-12% à 17-19%, comme déjà annoncé en mars par Emmanuel Macron.

Un projet d'arrêté prévoit aussi de revoir les conditions dérogatoires permettant d'effaroucher ou de tuer des loups, même si l'espèce est protégée aux niveaux français et européen.

L'Etat finance actuellement des dispositifs de protection dans les zones de prédation (parcs électrifiés, chiens, gardiennage par des bergers).

Dans ces foyers de prédation, les mesures de protection seront renforcées pour permettre un gardiennage 24h/24 des troupeaux par des bergers.

Les conditions dans lesquelles sont effectués les tirs dans certaines zones sont facilitées, pour les rendre plus efficaces et des tirs pourront avoir lieu dès le 1er juillet, contre septembre auparavant.

Selon la feuille de route sur les ours publiée jeudi, le gouvernement prévoit également d'instaurer un "dispositif d'indemnisation harmonisé" pour les pertes imputées aux loups, aux ours et aux lynx, "qui se traduira par un effort financier conséquent sur les barèmes d'indemnisation". Mais ces indemnisations restent conditionnées à la mise en place de mesures de protection des troupeaux contre les loups.

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