Le pro-Frexit Asselineau en garde à vue pour "agressions sexuelles"

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Par Anne RENAUT avec Guillaume DAUDIN - Paris (AFP)
Publié le 04 février 2021 - 00:29
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François Asselineau à Paris le 1er mai 2019
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
François Asselineau à Paris le 1er mai 2019
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Le président du petit parti pro-Frexit UPR François Asselineau a été mis en garde à vue mercredi pour agressions sexuelles, procédure qui pourrait décevoir ses espoirs de briguer une nouvelle fois l'Elysée et menacer son rôle à la tête d’un mouvement où il a été très contesté.

François Asselineau, 63 ans, a été placé en garde à vue des chefs de harcèlement moral, harcèlement sexuel et agressions sexuelles, a appris l'AFP auprès du Parquet de Paris, confirmant une information du Point. "La mesure est toujours en cours", a précisé cette source à l'AFP.

M. Asselineau est gardé à vue dans le cadre d'une enquête ouverte pour ces mêmes motifs le 15 mai 2020 par le parquet de Paris et confiée à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne.

Deux plaintes avaient été déposées par deux victimes présumées et anciens salariés de l'UPR, l'une dans l'Allier, l'autre à Paris, et un ancien cadre avait fait un signalement au procureur de la République. Ces accusations révélées par Le Figaro et Libération avaient alors été qualifiées de "calomnies" par M. Asselineau.

L'entourage du chef de l'UPR (Union populaire républicaine) a encore démenti "fermement" mercredi soir ces accusations qui, "pour l’essentiel, allèguent des faits qui auraient prétendument eu lieu avant même leur embauche".

- "Graves souffrances" -

François Asselineau est "entendu dans le cadre de la procédure judiciaire initiée par deux anciens employés du mouvement, concomitamment à une tentative de prise de contrôle de l’UPR par une poignée d'adhérents", note encore son entourage.

Plusieurs dizaines de cadres du mouvement avaient réclamé au printemps sa démission, évoquant "l'existence de relations particulières et plus qu'insistantes de (la) part" de M. Asselineau à l'égard de salariés de l'UPR, "source de graves souffrances psychologiques".

Ayant échoué à le faire partir, ils avaient ensuite demandé que le président de l'UPR se mette "en retrait" de ses fonctions pendant la procédure judiciaire.

François Asselineau avait néanmoins réuni début juillet un congrès virtuel lors duquel il avait été réélu haut la main à la tête du parti souverainiste.

Le fondateur de l'UPR en 2007 affrontait pour la première fois deux adversaires, dont le chef de file d'opposants Philippe Conte, qui réclamait son départ en raison de ces accusations d'agressions sexuelles, et qui avait récolté 17,3% des voix. Une troisième liste avait obtenu 5%.

M. Conte considérait aussi que la stratégie de M. Asselineau pour la présidentielle était "vouée à l'échec" parce qu'il ne pourrait pas réunir les 500 parrainages pour être candidat, qu'il soit "innocent ou coupable".

Il jugeait en outre le parti "trop vertical" et militait pour un référendum sur un éventuel Frexit.

M. Conte et "80% des cadres" de l'UPR, selon les dissidents, ont quitté depuis l'UPR pour créer le petit mouvement Génération Frexit.

Partisan d'une sortie de la France de l'Union européenne, de l'euro et de l'Otan, François Asselineau avait déclaré lors d'un débat télévisé sur France 2 en avril 2019 qu'il "comptait bien être candidat à la prochaine présidentielle".

Après avoir échoué à se présenter à la présidentielle de 2012, il avait pu réunir assez de parrainages pour être candidat en 2017 et obtenu 0,92% des voix.

Le chef de l'UPR, dont les discours ont parfois des accents complotistes, a récemment demandé avec Nicolas Dupont-Aignan et Florian Philippot une information hebdomadaire du gouvernement sur les traitements possibles du Covid-19, comme l'hydroxychloroquine ou la vitamine D, dont l'efficacité n'a jamais été prouvée contre ce coronavirus.

Fin janvier 2020, il avait organisé une réunion avec les mêmes eurosceptiques pour fêter la sortie du Royaume-Uni de l'UE (Brexit).

L'UPR compterait 39.000 adhérents, la moitié selon les dissidents.

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