Manifestation à Paris : associations et syndicats dénoncent des "arrestations arbitraires"

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Par AFP - Paris
Publié le 13 décembre 2020 - 19:29
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Intervention des forces de police Place de la République lors de la manifestation contre la proposition de loi sécurité globale à Paris le 12 décembre 2020
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Intervention des forces de police Place de la République lors de la manifestation contre la proposition de loi sécurité globale à Paris le 12 décembre 2020
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Plusieurs associations et syndicats, ainsi que des élus LFI, ont dénoncé dimanche des "arrestations arbitraires" lors de la manifestation la veille contre la très controversée proposition de loi Sécurité globale à Paris, où près de 150 manifestants ont été interpellés.

"Interpellations en masse, charges infondées faisant éclater le cortège, retenues sans motif légitime au-delà du délai légal, gardes à vue notifiées à la chaîne sur la base d'infractions pénales dévoyées...": pour ces associations dont Attac, le Syndicat national des journalistes ou la Ligue des droits de l'Homme, la liste des "dérives inadmissibles" est longue.

"Comme nous le redoutions", poursuivent-ils dans leur communiqué, "la manifestation parisienne, bien que dûment déclarée par un collectif d'organisations et autorisée par la préfecture de police, s'est transformée en souricière".

Le député LFI Eric Coquerel a dénoncé sur Twitter la garde à vue "complètement autoritaire de nombreux manifestants". Il a indiqué avoir exercé dimanche son "droit de visite parlementaire dans les commissariats" où étaient retenus des manifestants.

D'autres élus LFI comme Alexis Corbière et Danielle Simonnet se sont rendus devant des commissariats de la capitale aux côtés des familles et amis.

A Paris, parmi les 10.000 manifestants selon les organisateurs, moitié moins selon la police, 124 ont été placés en garde à vue, selon un nouveau bilan du parquet de Paris. Parmi eux, au moins deux journalistes: un reporter du média QG et un autre du collectif Reporters en Colère (REC).

La garde à vue du premier a été prolongée dimanche, a indiqué à l'AFP la fondatrice de QG, Aude Lancelin. Il est soupçonné d'"attroupement en vue de commettre des violences", de "refus d'obtempérer à un ordre de dispersion" et de "dissimulation du visage" alors que, selon Mme Lancelin, il portait un simple masque de protection.

Le reporter de REC a lui été relâché dimanche sans poursuite, a indiqué à l'AFP Emmanuel Vire, du SNJ-CGT.

Deux lycéens interpellés dans le cortège ont eux aussi été libérés sans poursuite dimanche après-midi, tandis que deux lycéennes mineures ont, elles, écopé d'un rappel à la loi, a-t-il ajouté.

Selon un bilan provisoire du parquet de Paris dimanche soir, sur les 19 mineurs placés en garde à vue, 14 ont obtenu un classement sans suite dont 5 après un rappel à la loi et 4 ont reçu une convocation devant le délégué du procureur. Un dernier a vu sa garde à vue levée pour poursuite de l'enquête.

Sur les 105 majeurs en garde à vue, 66 ont bénéficié d'un classement sans suite dont 27 après un rappel à la loi.

Six personnes seront jugées en comparution immédiate lundi et une autre a accepté une procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Deux personnes ont pour leur part été libérées sans être poursuivies à ce stade mais l'enquête les concernant se poursuit.

Trente personnes étaient toujours en garde à vue dimanche soir.

Après deux manifestations contre la loi sécurité globale marquées par des violences à Paris, les forces de l'ordre ont samedi changé de tactique en intervenant tout au long de la manifestation par "bonds offensifs" pour interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un "bloc".

Selon les forces de l'ordre, ces "blocs" se constituent de petits groupes très mobiles qui se greffent sur le cortège pour détruire des commerces et en découdre avec la police.

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