Régionales : écologistes et socialistes jouent des coudes en vue de 2022

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Par Cécile AZZARO, Baptiste BECQUART - Paris (AFP)
Publié le 11 juin 2021 - 22:13
Mis à jour le 13 juin 2021 - 23:34
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L'écologiste Jean-Laurent Felizia (d), tête de liste d'un "Rassemblement écologique et social" pour les régionales en PACA, le 1er juin 2021 à Marseille en compagnie de l'eurodéputé EELV Yannick Jadot
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© Christophe SIMON / AFP/Archives
L'écologiste Jean-Laurent Felizia (d), tête de liste d'un "Rassemblement écologique et social" pour les régionales en PACA, le 1er juin 2021 à Marseille en compagnie de l'eurodéput
© Christophe SIMON / AFP/Archives

Les régionales des 20 et 27 juin s'annoncent plus difficiles que les municipales de l'an dernier pour la gauche, mais les écologistes et les socialistes veulent chacun montrer que la dynamique est de leur côté en vue de la présidentielle.

La sempiternelle question de l'union des gauches trouve une réponse simple à ces régionales: elle ne se réalisera dans la plupart des cas qu'au second tour, lorsque les enjeux l'autoriseront.

L'annonce triomphale d'une union des quatre principales formations (EELV, PS, LFI, PCF) en Hauts-de-France, menée par la Verte Karima Delli, n'a pas été imitée dans d'autres régions.

Sur le papier, la liste menée par l'écologiste Jean-Laurent Félizia en PACA s'en est rapprochée, mais au terme d'un scénario rocambolesque qui défie l'analyse: tutelle des écolos locaux par le parti national, bataille quotidienne pour les places sur la liste, brouille avec LFI et la composante citoyenne...

Ailleurs, les gauches partent divisées en trois listes (sans compter Lutte ouvrière) en Île-de-France, Bretagne, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté; en deux listes dans le Grand-Est, les Pays de la Loire, la Normandie et le Centre-Val-de-Loire...

"On pensait que le rassemblement était possible, on a eu plutôt la démonstration de la division importante à gauche", regrette auprès de l'AFP le responsable des élections au Parti communiste Pierre Lacaze, dont le parti nourrit surtout l'espoir de voir la liste de Sébastien Jumel en Normandie arriver première à gauche contre le PS et EELV unis.

"Le message politique aurait été plus simple et les dynamiques se construisent au premier tour", abonde le responsable des élections au PS, Pierre Jouvet. Qui accuse les écologistes de ne pas avoir "rendu la pareille" après le soutien des socialistes à EELV dans plusieurs régions.

- Logo contre notoriété -

Car ce qui se joue à gauche est bien davantage la concurrence entre le PS et EELV, qui veulent arriver aux négociations d'union pour la présidentielle, à l'automne, avec une position dominante.

Le PS a pour objectif premier de conserver ses régions (Nouvelle-Aquitaine, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Occitanie, Bourgogne-France-Comté). Et dans ces régions les écologistes, qui faisaient partie de la majorité sortante, veulent les leur subtiliser pour ne plus jouer les seconds rôles.

Les Verts, qui ont surpris aux européennes de 2019 et remporté plusieurs grandes villes en 2020, savent pourtant que ces régionales enverront un signe moins conquérant. S'ajoutant à la force de certains sortants PS, les candidats à un nouveau mandat à droite s'avèrent bien plus solides que ceux des municipales, comme le montrent tous les sondages en Hauts-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes ou encore en Grand-Est.

Le chef du parti Julien Bayou confie d'ailleurs à l'AFP qu'il sauterait au plafond pour "une ou deux régions" remportées, tout en rappelant l'objectif officiel du parti: "Renforcer son nombre de conseillers régionaux". Lui-même, candidat à la tête de la région IDF, espère arriver en tête de la gauche au premier tour, afin de la rassembler derrière lui au second; mais il paraît pour l'heure loin de pouvoir concurrencer l'ex-LR Valérie Pécresse.

Partout, les écologistes misent secrètement sur la dynamique des derniers jours qui les avait portés aux précédentes élections intermédiaires. "Le bulletin de couleur verte avec le logo va compter plus dans l'isoloir que la notoriété", espère un stratège du parti en privé.

Avant de reconnaître que les Verts partent de plus bas qu'aux municipales dans les grandes villes: "Les sondages nous donnent entre 8 et 12% au plan national, ce n'est pas incroyable. Mais c'est une augmentation énorme par rapport à 2015".

L'attention d'EELV se porte en particulier sur les Pays de la Loire, où l'écolo Matthieu Orphelin, ironiquement une personnalité externe au parti et ancien macroniste, allié pour la circonstance à La France insoumise, est donné gagnant par un récent sondage.

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