Retraites : la grève des avocats "massivement suivie" selon le Conseil national des barreaux

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Par AFP - Paris
Publié le 06 janvier 2020 - 18:15
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Renvoi d'audiences, suspension des désignations: de Lyon à Bayonne, les avocats ont "massivement" répondu à l'appel à durcir la grève contre la réforme des retraites pour se faire
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Renvoi d'audiences, suspension des désignations: de Lyon à Bayonne, les avocats ont "massivement" répondu à l'appel à durcir la grève contre la réforme des retraites pour se faire entendre du gouvernement, a assuré lundi le Conseil national des barreaux (CNB).

"La mobilisation est extrêmement forte. Partout, l'ordre de grève est voté à une très large majorité", a déclaré à l'AFP la présidente du CNB, Christiane Féral-Schuhl.

Le Syndicat des avocats de France (SAF) et la Conférence des bâtonniers se sont également réjouis de cette "bonne mobilisation", dans un contexte "d'exaspération" lié à la mise en oeuvre de la réforme de la justice.

Vent debout contre le régime universel des retraites et accusant le gouvernement de n'entendre "que les professions qui bloquent la France", le CNB, qui représente les 70.000 avocats français, avait promis des actions pour "désorganiser la mécanique judiciaire" à partir de lundi et pour une semaine, une grève qui pourra être reconduite.

Dès lundi matin, des audiences ont été renvoyées aux quatre coins de France, à Bobigny comme à Marseille, où l'ancien bâtonnier, Me Fabrice Giletta, s'est désolé que le mouvement des avocats, entamé en septembre, ne mette pas "en émoi le gouvernement".

"Ce n'est pas notre nature de quitter les prétoires, mais la situation est intenable, inacceptable", a également lancé le bâtonnier Me Yann Arnoux Pollak.

Au niveau national, "il n'y a pas de tribunal bloqué" physiquement, a souligné Mme Féral-Schuhl. Mais un peu partout "on cesse d'accompagner le justiciable, y compris sur le terrain du contentieux de la liberté", a-t-elle indiqué.

Chacun des 164 barreaux pouvait choisir son mode d'action. A Lyon, Dijon, Bordeaux, Bayonne, Saint-Brieuc mais aussi en Corse, les avocats ont voté lors d'assemblées générales une "grève dure et totale" jusqu'à dimanche, selon des journalistes de l'AFP. Cela implique notamment un arrêt des désignations d'avocats en matière d'aide juridictionnelle, pour les gardes à vue, les étrangers, les mineurs.

A Paris, où exercent 30.000 avocats, la grève n'a été votée que pour deux jours et le Conseil de l'ordre doit décider mardi après-midi de la suite du mouvement.

Lors de rassemblements ou en demandant le renvoi d'audiences, les avocats ont défendu leur régime autonome, "qui fonctionne parfaitement et ne coûte rien au citoyen". Ce régime s'appuie sur une "caisse qui s'auto-finance" et chaque année, 100 millions d'euros sont reversés aux régimes déficitaires, rappelle le CNB.

La profession redoute avec le projet de réforme "un doublement des cotisations à 28% et la baisse des pensions". Pour le bâtonnier de Lyon, Me Serge Deygas, "les petits cabinets et les moyens ne pourront pas résister" et "beaucoup devront mettre la clé sous la porte". "Cela reviendra à une baisse de l'accès au droit", a-t-il déploré.

Se disant "méprisés" par un gouvernement qui reste "sourd à (leur) colère" et qui leur a "déclaré la guerre", des avocats ont promis d'aller "jusqu'au bout", en reconduisant leur grève.

Le ministère de la Justice a assuré que sa porte "(restait) ouverte". La présidente du CNB indique avoir été contactée dimanche soir par la garde des Sceaux Nicole Belloubet, mais "aucune date n'a été proposée", selon elle.

Le Conseil national des barreaux a par ailleurs appelé à rejoindre les manifestations de samedi contre le projet de réforme des retraites.

burs-asl/blb/mm

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