Sciences Po Grenoble : le principal syndicat étudiant réclame des sanctions contre les enseignants

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Par AFP - Grenoble
Publié le 09 mars 2021 - 16:08
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Des étudiants manifestent contre l'islamophobie devant le campus de Sciences Po Grenoble, le 9 mars 2021
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© Philippe DESMAZES / AFP
Des étudiants manifestent contre l'islamophobie devant le campus de Sciences Po Grenoble, le 9 mars 2021
© Philippe DESMAZES / AFP

La polémique ne retombe pas à Sciences Po Grenoble où le principal syndicat étudiant a exigé mardi des sanctions à l'encontre de deux professeurs soupçonnés d'islamophobie.

"Nous continuerons à demander des sanctions tant que ces deux professeurs ne se seront pas excusés", a indiqué lors d'une conférence de presse le président de l'Union syndicale de l'Institut d'études politiques (IEP) Thomas Mandroux.

Des écrits de l'un des deux professeurs visés "ont été jugés par des personnes concernées - donc des personnes musulmanes ou affiliées à l'islam - comme islamophobes", a-t-il ajouté pour expliquer cette exigence.

"Ce n'est pas nous qui avons lancé la machine", s'est défendu l'étudiant de 23 ans en défendant l'appel lancé par son organisation le 22 février.

Le syndicat étudiant majoritaire à l'IEP de Grenoble avait alors demandé des témoignages d'étudiants sur d'éventuels "propos problématiques" qui auraient été tenus dans un cours, sans nommer l'enseignant visé.

Pour autant, M. Mandroux a "condamné tout forme de violence" et s'est désolidarisé des collages apparus dans l'établissement le jeudi 4 mars où apparaissaient le nom des deux professeurs contestés.

En parallèle, les enseignants de Sciences Po Grenoble ont condamné "fortement et fermement" les affichages, jugeant cette action "dangereuses pour (leurs) collègues". "Des vies sont en danger et c'est intolérable", écrivent-il, en appelant à "l'apaisement."

Dans un communiqué commun publié dans la nuit de lundi à mardi, l'Unef, l'Union syndicale de l'IEP (qui n'est pas affiliée à l'Unef) et d'autres syndicats étudiants locaux avaient regretté que "l'emballement médiatique présente les deux collègues (professeurs) comme des victimes".

Ces syndicats demandent à la direction de l'IEP "de prendre les mesures qui s'imposent pour que le débat académique puisse se tenir dans un cadre serein et respectueux."

Quelques minutes après la conférence de presse, une manifestation a rassemblé une cinquantaine de personnes, avec des banderoles telles que "Islam =/= terrorisme" ou "Stop islamophobie d'Etat".

Un témoignage anonyme - émanant, selon l'étudiante qui l'a lu devant les manifestants, "d'une personne concernée par l'islamophobie" - dénonce "les propos discriminatoires" du professeur tenant le cours "Islam et musulmans de France".

Ce témoignage dénonce des "amalgames" et la "paresse intellectuelle" du professeur "qui n'avait de cesse de rappeler les origines chrétienne de la France". "Il est dangereux d'avoir des figures de l'autorité (...) proposant de tels cours qui sont intellectuellement et moralement inacceptables", ajoute l'auteur du texte.

"L'islamophobie, c'est la mort et la terreur", a ajouté une seconde étudiante lisant un second témoignage anonyme. "Ce sont les mosquées attaquées comme les femmes voilées poignardées. C'est la peur, tous les jours, que ça arrive".

La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen s’est dite mardi à Paris "scandalisée de ce qui s'est passé" à l'IEP de Grenoble.

"Il m'apparait que les méthodes qui sont utilisées par les islamo-gauchistes sont des méthodes de mise en danger de la vie d'autrui" et "doivent poursuivies de ce chef" d’accusation, a déclaré la dirigeante d'extrême droite lors d'une conférence de presse sur l'écologie.

"Ce type d'accusation d'islamophobie tue dans notre pays. Cette accusation a tué Samuel Paty", l'enseignant décapité dans les Yvelines en octobre, a-t-elle ajouté.

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