Après l'Italie, Niel et Iliad partent à l'assaut de l'Irlande

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Par AFP - Paris
Publié le 20 décembre 2017 - 09:44
Mis à jour le 03 janvier 2018 - 13:58
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L'homme d'affaires Xavier Niel à son arrivée à l'aéroport d'Alger, où il a accompagné le président E
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L'homme d'affaires Xavier Niel à son arrivée à l'aéroport d'Alger, où il a accompagné le président Emmanuel Macron, le 6 décembre 2017
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Solidement posé sur ses fondations hexagonales un peu plus de 5 ans après avoir fait voler en éclat le marché du mobile français, Iliad se tourne désormais vers l'Europe, en partant à la conquête de l'Italie et désormais de l'Irlande.

L'investissement celtique concerne tant Iliad que NJJ, la holding personnelle de son fondateur, Xavier Niel: les deux structures ont acquis chacune 31,6% du capital d'eir, l'opérateur historique irlandais, pour un montant total de 640 millions d'euros.

L'acquisition doit encore obtenir l'aval des autorités de régulation de la verte Erin mais devrait être finalisée au premier semestre 2018.

Les actionnaires actuels d'eir, Anchorage Capital Group, L.L.C. et Davidson Kempner Capital Management LP conserveront alors 35,5% du capital.

Pour l'heure, l'investissement n'est que "financier" pour le groupe de télécoms français, par ailleurs maison-mère de Free, explique-t-on d'une source proche du dossier.

"Dans un premier temps, c'est bien NJJ qui aura le contrôle et est actionnaire de référence", précise-t-on de même source.

Mais l'accord prévoit qu'Iliad pourra prendre le contrôle majoritaire de l'opérateur irlandais, d'ici 2024, via une option exerçable sur 80% du capital détenu par NJJ. Cela permettrait à Iliad de contrôler 57,9% de l'opérateur historique irlandais.

Pour l'heure, le groupe de télécoms donne la priorité à la France et l'Italie, assure-t-on toujours de source proche.

Mais "si elle est exercée, cette option permettra au groupe de poursuivre sa diversification géographique en se développant dans un marché dynamique et offrant des opportunités de croissance rentable", a déclaré Iliad dans un communiqué.

L'annonce de cette acquisition n'a pas suscité d'enthousiasme particulier sur les marchés. Le titre Iliad perdait 0,75% à 14H19 à la Bourse de Paris, à 198,05 euros.

"eir ne sera pas consolidé dans (les résultats) d'Iliad, l'impact ne fera que légèrement augmenter sa marge (opérationnelle) Ebitda", ont estimé les analystes de Bryan Garnier.

- Retards en Italie? -

Plus que l'Irlande, c'est vers l'Italie que les regards se tournent concernant Iliad, le groupe devant y lancer ses offres commerciales en début d'année 2018.

Or, les marchés bruissent de rumeurs d'un retard à l'allumage: espéré en tout début d'année, Iliad pourrait n'ouvrir son réseau italien qu'au printemps prochain, un report potentiel qui éclipse l'entrée au capital d'eir.

Or l'opérateur est très attendu en Italie, la majorité des analystes attendant une offre à prix serrés qui viendrait bouleverser le paysage des télécommunications, à l'image de son arrivée sur le marché français en 2012.

Iliad avait obtenu une quatrième licence en Italie en septembre 2016, la Commission européenne proposant l'arrivée d'un nouvel opérateur comme remède à la fusion entre Wind et 3 (Tre), devenus ensemble le numéro un du secteur. Ces derniers ont par ailleurs dû accepter de se délester d'une partie de leurs fréquences et antennes auprès du nouvel arrivant.

Les rumeurs de retards ne sont pas sans rappeler celles de 2012, lors de l'arrivée de Free sur le marché mobile français, selon des proches du dossier.

Elles assurent que l'opérateur reste "totalement en ligne avec le calendrier prévu", et que les rumeurs visent simplement "à faire révéler la date de lancement, qui n'a jamais été communiquée, pour des raisons concurrentielles".

Le groupe français lorgne depuis un moment sur les opportunités de s'exporter et avait déjà envisagé de prendre pied, une première fois, sur les îles Britanniques, alors que des négociations entre le conglomérat hongkongais Hutchison Whampoa et l'espagnol Telefonica étaient en cours pour le rachat de l'opérateur britannique mobile O2.

L'opération, qui avait un temps envisagé le transfert de la licence à un nouvel entrant, avait finalement été rejetée en mai 2016 par l'exécutif européen, par crainte notamment d'une hausse des tarifs pour les consommateurs du Royaume-Uni.

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