Charente-Maritime : un atlas des risques de submersion pour éviter un second Xynthia

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Par AFP
Publié le 09 novembre 2017 - 12:49
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Des rues et maisons inondées après la tempête Xynthia à La Faute-sur-Mer le 1er mars 2010
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© JEAN-PIERRE MULLER / AFP/Archives
Des rues et maisons inondées après la tempête Xynthia à La Faute-sur-Mer le 1er mars 2010
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Sept ans après Xynthia et sa cohorte de morts, aucun système ne permet encore de prévoir avec précision l'impact que les tempêtes peuvent avoir sur les zones côtières. Pour donner l'alerte à temps et protéger la population, la Charente-Maritime va se doter d'un "atlas" des submersions.

Le projet "se base sur l'étude des pires submersions marines provoquées par des tempêtes survenues depuis 1900, dont Martin (1999) et Xynthia (2010)", résume Jean-François Breilh, docteur en océanographie côtière et concepteur du programme "Survey 17", le numéro du département.

Porté par l'Union des marais de Charente-Maritime (Unima), syndicat mixte qui regroupe plus de 250 adhérents (Communautés d'agglomérations, de communes, syndicats de marais, etc.), "Survey 17" vise à créer avant l'hiver 2019 un double atlas permettant d'anticiper les niveaux d'eau le long des 470 km de côte du département (îles comprises) et d'en déduire les risques de submersion marine.

D'un coût de quelque 700.000 euros, le dispositif sera à terme couplé à un un système de prévision de l'impact de ces phénomènes météorologiques à l'intérieur des terres.

Un premier atlas des surcotes et des niveaux le long de la côte est en cours de développement "en analysant la vitesse et la direction du vent lors de chaque événement, la hauteur des vagues, la pression atmosphérique et le phasage avec une marée haute de vives-eaux (coefficient de 80 à 95) ou de grandes vives-eaux (coefficient de 95 à 120)", détaille M. Breilh.

A partir des données de cet atlas, qui doit être prêt pour l'hiver prochain, 48 tempêtes "théoriques" seront ensuite modélisées.

"Ce premier atlas s'arrête au trait de côte, pour savoir ce qui arrive depuis la mer: si le niveau d'eau est supérieur à l'altitude du trait de côte, on sait qu'il y a submersion", explique Christophe Chastaing, le directeur de l'Unima.

- Tempêtes théoriques et supercalculateur -

Reste à en déterminer l'ampleur et les conséquences selon les différents cas de figure. Raison pour laquelle un second atlas est également en cours pour la fin 2019, afin de modéliser ce qui se passe à terre lors de chacune des 48 "tempêtes théoriques". "C'est là qu'on prend vraiment conscience des risques potentiels", souligne M. Chastaing.

Un enjeu majeur en Charente-Maritime, dont le littoral des Pertuis (entre côte et îles) représente la plus vaste zone du territoire français vulnérable aux submersions marines. "Au cours de ces derniers siècles, de très vastes territoires ont été gagnés sur l’océan par comblement naturel ou par poldérisation (endiguement et assèchement, ndlr)", rappelle Jean-François Breilh. "Cela crée des territoires de très faibles altitudes", avec des bandes côtières de plusieurs kilomètres de large situées en-dessous du niveau de la mer lors des plus grandes marées, relève le scientifique.

Or, selon l'Observatoire de l'habitat de Charente-Maritime, 30% de la population du département vit dans une commune littorale, soit quelque 200.000 personnes.

Pour mieux les protéger d'inondations meurtrières, six établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) du littoral ainsi que le Conseil départemental participent au projet de l'Unima.

A terme, les deux atlas seront complétés par un supercalculateur qui intégrera les paramètres réels des phénomènes météorologiques en cours pour affiner les modèles de "tempête théorique" et créer un véritable système d'alerte.

"On pourra dire aux maires: +attention, à tel endroit, vous aurez tel impact et une surexposition ou non de votre population+. Ca permettra aussi aux pompiers de prédisposer du matériel là où il sera le plus nécessaire", indique Jean-Louis Léonard, président de l'Unima et maire de la station balnéaire de Châtelaillon-Plage.

Le laboratoire Littoral Environnement et Sociétés (LIENS), une unité de recherche commune au CNRS et à l'université de La Rochelle, y sera associée améliorer les performances et la fiabilité du système.

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