Colombie : malgré la paix, indigènes et noirs restent victimes de la violence

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Par AFP
Publié le 23 novembre 2017 - 14:37
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Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, le 5 avril 2017 à Colombo
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© Ishara S. KODIKARA / AFP/Archives
Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International, le 5 avril 2017 à Colombo
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Un an après la signature de l'accord de paix avec les Farc, indigènes et afro-descendants restent victimes d'exactions d'autres groupes guérilleros et paramilitaires dans le nord-ouest pauvre de la Colombie, alerte Amnesty International (AI).

Dans le département du Choco, "persistent des cas de déplacements forcés collectifs, des morts et des blessés en raison de mines antipersonnel et des assassinats sélectifs, survenus depuis le départ des Farc de ce territoire", dénonce l'ONG de défense des droits humains, dans un rapport diffusé mercredi à Bogota.

A la suite du désarmement de 7.000 combattants de la plus puissante guérilla du continent américain, l'espace laissé vacant a été occupé par les rebelles de l'Armée de libération nationale (ELN), en pourparlers de paix avec le gouvernement, et "la réorganisation de structures paramilitaires" désarmées en 2006, selon AI.

Le gouvernement a signé le 24 novembre 2016 un accord de paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), depuis reconverties en parti politique sous le même acronyme.

Mais "il reste encore beaucoup à faire pour que le processus de paix fasse une vraie différence dans la vie des gens", a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'AI, en visite en Colombie pour la présentation de ce rapport.

Depuis début 2017 seulement, selon AI, six chefs communautaires ont été assassinés dans le Choco, département de jungles, riche en ressources naturelles, mais le plus pauvre du pays, et corridor stratégique pour le trafic de drogues sur la côté Pacifique.

Au total, 92 leaders et défenseurs des droits ont été assassinés en Colombie ces neuf derniers mois, ce qui fait de ce pays le plus dangereux du monde, après le Brésil, pour ces militants, a souligné M. Shetty.

La majorité des 600.000 habitants du Choco sont des indigènes et des noirs, communautés historiquement les plus affectées par la guerre interne qui déchire la Colombie depuis plus d'un demi-siècle. Elles "n'ont pas senti la paix (...) ont besoin d'en voir les bénéfices", a-t-il ajouté.

Amnesty International recommande au gouvernement colombien de démanteler rapidement tous les groupes paramilitaires, de répertorier les victimes, de prévenir les déplacements forcés et de protéger les leaders communautaires, entre autres.

Au moins 60% des habitants du Choco sont enregistrés comme victimes du conflit et 80% vit en état d'extrême pauvreté, selon des chiffres officiels.

Le conflit armé a fait au moins 260.000 morts, plus de 60.000 disparus et environ 7,4 millions de déplacés internes.

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