"Zombillénium" : lutte des classes chez les morts-vivants (VIDÉO)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 06 octobre 2017 - 02:51
Mis à jour le 18 octobre 2017 - 23:00
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Film Zombillenium
Crédits
©Gebeka Films
Dans le parc d'attractions Zombillénium, la tension est vive entre les morts-vivants.
©Gebeka Films
Tiré d'une BD, le dessin animé français "Zombillénium", qui sort ce mercredi, raconte le fonctionnement d'un parc d'attractions tenu –à l'insu du public– par de vrais morts-vivants. Mais les mauvais résultats économiques y attisent les tensions sociales entre zombies et vampires.

Même dans l'au-delà, la lutte des classes continue. Vampires et zombies s'opposent les uns aux autres, mécontents de leurs différences sociales dans le parc d'attractions qui donne son nom au dessin animé français Zombillénium, qui sort ce mercredi 18 sur les écrans.

C'est un parc pour les enfants et adolescents qui aiment les frissons. Il y a des zombies, des vampires, des loups-garous, des fantômes, des squelettes, des momies, des sorciers et autres monstres. Mais ce ne sont pas des acteurs ou des figurants déguisés: ce sont de vrais morts-vivants, assignés à résidence pour l'éternité dans les sous-sols de ce parc construit sur l'emplacement d'une ancienne mine de charbon écroulée, dans le Nord de la France, au milieu d'un paysage désert et lugubre.

Le secret est bien gardé, et le public ne se doute de rien. Une fois la journée de travail terminée et les visiteurs partis, on ferme les grilles du parc et tout le monde regagne ses quartiers dans les galeries souterraines. Le directeur du parc, Francis, un vampire expérimenté, dirige ses employés à l'ancienne, avec l'envie de maintenir la paix sociale.

Mais le vrai patron c'est le Diable lui-même, à qui sont vouées toutes les âmes des employés, en bons morts-vivants qu'ils sont. Et le Diable exige des bénéfices: les affaires vont mal, le parc attire de moins en moins de public, les bilans comptables sont déficitaires, il va peut-être falloir licencier ou vendre à des investisseurs extérieurs.

Tout va changer quand un humain, Hector, un contrôleur des normes de sécurité, débarque dans le parc. Pour éviter les ennuis et conserver le secret, Francis le mord –et en fait donc un nouveau mort-vivant, un nouveau membre du personnel. Séparé de sa petite fille Lucie restée dans le monde des humains, Hector ne peut s'échapper et broie du noir. Avant d'accepter sa nouvelle condition, et d'avoir quelques idées pour briser la morosité du lieu et tenter de sauver l'avenir de ce parc Zombillénium…

Le coréalisateur et coscénariste de ce dessin animé français est Arthur de Pins, réalisateur de courts métrages d'animation et dessinateur, qui a adapté sa BD publiée dans Spirou depuis 2009 puis en albums aux éditions Dupuis. Il s'est adjoint, pour la réalisation et le scénario, les services d'Alexis Ducord, un spécialiste du story-board d'animation.

Le dessin est épuré, carré, efficace, mais le scénario est un peu mou et l'histoire traîne en longueur et semble tourner en rond. Il y a quelques personnages bien typés (Gretchen la jeune sorcière rebelle envoyée en stage et qui cache un secret de famille, Steven le vampire beau et charismatique qui se la pète, Sirius le squelette délégué syndical mythomane et baratineur, son acolyte Aton momie d'un pharaon égyptien), quelques pincées d'humour, et l'atmosphère d'ensemble, lugubre à souhait, plaira aux grands enfants et aux jeunes adolescents fans d'histoires de vampires et de morts-vivants.

Mais l'originalité, pour les adultes, est l'allusion fréquente au monde de l'entreprise chez les vivants, avec syndicats, lutte des classes, revendications, grèves, lois du marché et chiffre d'affaires déficitaire. Les affaires du parc Zombillénium battent de l'aile, le Diable hurle ses directives en crachant le feu via les écrans d'ordinateurs ou de téléphones portables, et le climat social dans l'entreprise n'est pas au beau fixe.

"C’est vaguement évoqué dans la bande dessinée mais je voulais vraiment accentuer ça dans le film: les catégories sociales qui se transcendent en catégories de monstres", explique Alexis Ducord. "Il y a les zombies qui font les boulots en bas de l’échelle, et les vampires les tâches plus nobles, etc. Je voulais vraiment dans le film que chaque catégorie socioprofessionnelle soit un monstre et que ce soit clairement établi. Le seul, un peu différent, qui ne rentre pas dans ce moule, c’est Francis, le patron. Mais c’est un bon directeur qui se préoccupe presque plus des zombies que de ses congénères vampires…"

Comme dans le monde des vivants, tout finira par rentrer dans l'ordre au sein de Zombillénium, malgré une tentative de prise de pouvoir par les vampires et les menaces pesant sur l'avenir professionnel des zombies. Pas besoin de réforme du code du travail chez les morts-vivants, la vie continue…

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