Cybersurveillance en Egypte : la société française Nexa Technologies mise en examen pour "complicité de torture"

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 28 novembre 2021 - 10:02
Image
Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à la suite d'une plainte de la FIDH et de la LDH déposée avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Crédits
© Franck Fife / AFP/Archives
Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à la suite d'une plainte de la FIDH et de la LDH déposée avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
© Franck Fife / AFP/Archives

La société française Nexa Technologies, accusée d'avoir vendu du matériel de cybersurveillance au régime égyptien qui lui aurait permis de traquer des opposants, a été mise en examen en octobre pour "complicité d'actes de torture et de disparitions forcées", a appris dimanche l'AFP de source proche du dossier.

Cette mise en examen a été prononcée par la juge d'instruction chargée des investigations le 12 octobre, environ quatre mois après celles de quatre dirigeants et cadres de la société, selon cette source, confirmée par une source judiciaire.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Nexa Technologies, Me François Zimeray, n'a pas souhaité faire de commentaires.

Une information judiciaire avait été ouverte en 2017 à la suite d'une plainte de la FIDH et de la LDH déposée avec le soutien du Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS).

Celle-ci s'appuyait sur une enquête du magazine Télérama révélant la vente en mars 2014 d'"un système d'écoute à 10 millions d'euros pour lutter – officiellement – contre les Frères musulmans", l'opposition islamiste en Égypte.

Appelé "Cerebro", ce programme permet de traquer en temps réel les communications électroniques d'une cible, à partir d'une adresse mail ou d'un numéro de téléphone par exemple.

Les ONG accusaient ce logiciel d'avoir servi la vague répressive contre les opposants d'Abdel Fatah al-Sissi, qui selon le Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS) s'est traduite par "plus de 40.000 prisonniers politiques en détention en Egypte".

L'enquête menée par le "pôle crimes contre l'humanité" du tribunal judiciaire de Paris a ainsi pour but de déterminer si un lien entre l'utilisation de la surveillance et la répression peut être démontré.

Nexa est dirigée par d'anciens responsables d'Amesys, visée par une autre information judiciaire depuis 2013 pour avoir vendu au régime de Mouammar Kadhafi entre 2007 et 2011 un logiciel appelé à l'époque "Eagle" - ancêtre de "Cerebro" - et qui aurait servi à arrêter des opposants libyens.

Dans cette enquête, Amesys et celui qui en fut le président jusqu'en 2010 ont aussi été mis en examen en juin.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.