"Gilets jaunes" : des blessés créent un collectif et appellent à manifester

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Par AFP - Gennevilliers
Publié le 28 avril 2019 - 16:17
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Des "gilets jaunes" dénoncent des violences policières, le 2 février 2019 à Paris
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© Zakaria ABDELKAFI / AFP/Archives
Des "gilets jaunes" dénoncent des violences policières, le 2 février 2019 à Paris
© Zakaria ABDELKAFI / AFP/Archives

Des manifestants gravement blessés par les forces de l'ordre, dont la plupart lors du mouvement des "gilets jaunes", ont annoncé dimanche à Gennevilliers (Hauts-de-Seine) se constituer en collectif et appellent à une grande manifestation nationale à Paris le 26 mai.

"On a décidé de constituer un collectif, +les mutilés pour l'exemple+, en référence aux fusillés pour l'exemple", a déclaré lors d'une conférence de presse Robin Pagès, handicapé depuis sa grave blessure au pied en 2017 à Bure (Meuse), où est prévu un site d'enfouissement de déchets nucléaires.

Dix-neuf personnes, toutes blessées par des tirs de lanceur de balles de défense (LBD) ou de grenades, ont présenté ce collectif qui vise à combattre "l'ultra-violence de la répression" et souhaite faire interdire "l'utilisation de ces armes de guerre".

"Vous avez 19 personnes devant vous et vous n'avez que 26 yeux qui vous regardent. Faites le compte, il y a un petit problème", a asséné Jérôme Rodrigues, "gilet jaune" éborgné lors d'une manifestation fin janvier à Paris.

Chacune des personnes présentes a raconté cette "vie qui a basculé" ou l'impossibilité "de pouvoir se regarder dans une glace".

"La nuit, c'est des insomnies, des cauchemars. C'est l'horreur au quotidien pour essayer de se démerder comme on peut avec une main. Pour l'instant, c'est l'enfer total", a témoigné Sébastien Maillet, qui a eu la main arrachée le 9 février à Paris, lors de l'acte 13 des "gilets jaunes".

"La monophtalmie complique toute votre vie. Les choses vous demandent beaucoup de temps et il y a un impact psychologique sur votre entourage et vos proches", a expliqué Patrice Philippe, ex-chauffeur routier de 50 ans blessé à l'oeil par un tir de LBD le 8 décembre 2018.

"De nombreuses personnes ici présentes ont des plaques en titane et des vis dans le visage", a ajouté Robin Pagès.

D'après le collectif, depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", 22 personnes ont perdu un oeil et cinq ont été amputées d'une main, "sans compter les autres mutilations" (perte d'odorat, testicule amputé).

"On réclame la vérité, la justice et l'interdiction des armes dites sublétales", a souligné Robin Pagès. Selon lui, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner "ment" quand il parle de "seulement 10 personnes touchées à la tête par des tirs de LBD".

Plusieurs associations militent pour l'interdiction de cette arme lors des manifestations. Début mars, l'Intérieur comptabilisait 13.095 tirs de LBD depuis le premier acte de ce mouvement inédit et 83 enquêtes pour des tirs potentiellement problématiques.

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