"Gilets jaunes" : semaine décisive pour sortir la France de la crise

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Par Jacques KLOPP - Paris (AFP)
Publié le 17 décembre 2018 - 05:00
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Heurts entre des policiers et des manifestants "gilets jaunes" à Nantes le 15 décembre 2018.
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© Sebastien SALOM-GOMIS / AFP
Heurts entre des policiers et des manifestants "gilets jaunes" à Nantes le 15 décembre 2018.
© Sebastien SALOM-GOMIS / AFP

Rassuré par le recul de la mobilisation des "gilets jaunes" à travers la France, le gouvernement engage une course contre la montre pour mettre en œuvre les mesures sociales d'Emmanuel Macron et lancer la grande concertation censée apaiser une crise sans équivalent.

Le Premier ministre français Édouard Philippe a donné le coup d'envoi d'une semaine décisive pour tenter de remettre à flot la majorité présidentielle, en détaillant, dimanche soir dans un entretien au quotidien économique Les Échos, les gestes annoncés six jours auparavant par le chef de l'État.

Pendant ce temps, sur les ronds-points, plusieurs "gilets jaunes" craignent d'être délogés de force dans les prochaines heures. Ainsi une cinquantaine de manifestants rassemblés devant le commissariat de Montceau-les-Mines (centre-est) ont dit que l'ordre avait été donné de "raser" toutes leurs installations d'ici mercredi.

Le pouvoir a envoyé plusieurs signaux en ce sens. Le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a évoqué l'envoi de "CRS ou de gendarmes" pour "libérer l'espace public".

La secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a appelé les "gilets jaunes" à "arrêter la surenchère et à rentrer maintenant dans le grand débat" que veut lancer l'exécutif.

"Si le gouvernement fait ça, c'est vraiment qu'il n'a rien compris", a déclaré à l’AFP un porte-parole des "gilets jaunes" de Saône-et-Loire (centre-est), Pierre-Gaël Laveder.

À Châtellerault (centre-ouest), les "gilets jaunes" s'attendaient à être expulsés dès lundi matin. Les manifestants ont incendié certaines de leurs cabanes au pied de la monumentale sculpture dite de "la main jaune" qui était, elle aussi, en feu dimanche soir.

Édouard Philippe a dit avoir "reçu le message des Français: ils veulent que nous allions plus vite sur le pouvoir d'achat tout en les associant davantage à la décision".

Dans l'entretien avec Les Échos, il a dessiné les contours des mesures censées mettre fin à une crise d'un genre inédit qui secoue la France depuis un mois.

- Timing serré -

Ces mesures, dont l'augmentation du salaire minimum, la défiscalisation des heures supplémentaires ou l'exemption de hausse d'une taxe pour certains retraités, vont coûter environ "10 milliards d'euros" et creuser le déficit, qui devrait atteindre 3,2% du PIB en 2019.

Elles doivent désormais être présentées en projet de loi mercredi en Conseil des ministres, avant de passer à l'Assemblée nationale jeudi et au Sénat vendredi.

Le timing est serré. Richard Ferrand en a appelé à "la responsabilité des parlementaires" pour valider les mesures dès vendredi, afin qu'elles soient applicables au 1er  janvier. Cela éviterait aux parlementaires de siéger pendant les vacances de Noël.

Les détails de la "grande concertation nationale" doivent également être connus dans la semaine. Le débat, prévu jusqu'au 1er mars, doit s'appuyer fortement sur les maires et aborder quatre grands thèmes (transition écologique, fiscalité, organisation de l'État, et démocratie et citoyenneté – où a été insérée l'immigration).

Dans le cadre de ce débat, le Premier ministre s'est déclaré favorable sur le principe à un référendum d'initiative citoyenne (RIC), une des principales revendications des "gilets jaunes", mais "pas dans n'importe quelles conditions".

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