Grèves, mobilisation : les syndicats déjà dans la rentrée sociale

Auteur:
 
Par Clément VARANGES, Thierry TRANCHANT - Paris (AFP)
Publié le 31 août 2018 - 16:48
Image
Le leader de la CGT Philippe Martinez lors de la journée de mobilisation du 28 juin 2018 à Paris
Crédits
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives
Trains en gare de Marseille, le 2 avril 2018, au premier jour de la grève des cheminots qui a duré 36 jours au printemps 2018
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP/Archives

Mobilisation interprofessionnelle prévue le 9 octobre, vives critiques contre les annonces budgétaires, nouvelles grèves attendues à la SNCF et chez Air France: les syndicats, avec en première ligne FO et la CGT, ont déjà fait leur rentrée, avec l'espoir de peser enfin face à un exécutif fragilisé.

. Une date pour battre le pavé : 9 octobre

Plusieurs syndicats, dont la CGT et FO, ont appelé jeudi à faire du 9 octobre "une première journée de mobilisation et de grève interprofessionnelle, étudiante et lycéenne" pour protester contre la politique "idéologique" du gouvernement.

La tenue de cette journée d'action a été décidée jeudi soir par les organisations de salariés CGT et FO, les étudiants de l'Unef et les lycéens de l'UNL. De son côté, Solidaires doit encore en valider la date la semaine prochaine.

Le numéro un de FO, Pascal Pavageau, en pointe dans la mobilisation, a défendu la nécessité d'une grève commune pour "empêcher" une "casse du modèle social tous azimuts", en citant la Sécurité sociale, l'assurance-chômage, la réforme des retraites, le statut de la fonction publique et "le service public républicain".

Les annonces budgétaires de dimanche dernier - pensions de retraite et allocations familiales et logement progressant beaucoup moins que l'inflation - ont renforcé la détermination syndicale.

Ces arbitrages fragilisent "une fois de plus les plus faibles, les précaires et les plus démunis", ont accusé les cinq syndicats, qui appellent à la mobilisation du 9 octobre.

Cette journée verra aussi défiler des retraités, à l'appel de neuf organisations, dont la CGT, qui voit dans la désindexation des pensions un nouveau "coup de massue" après la hausse de la CSG.

. Dialogue frustrant avec l'exécutif

Le cycle de consultations sociales qui s'est ouvert mercredi à Matignon pour discuter des chantiers potentiellement explosifs de l'automne - notamment une nouvelle réforme de l'assurance chômage et le dossier de la santé au travail - n'a pas apaisé les inquiétudes syndicales, loin s'en faut.

"Rien n'a changé! On nous convoque pour nous expliquer ce qu'on va faire cette année (...), de toute façon on fera ce qu'on voudra", a protesté le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. "Dans ces conditions on a dit qu'on n'était pas des faire-valoir et qu'on n'allait pas jouer à ça", a-t-il ajouté.

Le numéro un de FO a prévenu de son côté qu'il refuserait de se "faire hara-kiri" si la nouvelle réforme de l'assurance chômage consistait à supprimer le principe assurantiel du régime.

. Deux fronts chauds : Air France et la SNCF

Après 15 journées de grève pour les salaires de février à mai, les syndicats d'Air France repartent à la bataille. Neuf organisations de pilotes, d'hôtesses et stewards et de personnels au sol ont annoncé jeudi préparer "un fort durcissement du conflit", deux semaines après la nomination à la tête du groupe du Canadien Benjamin Smith.

Une nouvelle réunion est prévue vendredi 7 septembre pour déterminer les "modalités" d'un probable mouvement social, alors que les revendications n'ont pas changé : l'intersyndicale réclame un rattrapage général de 5,1% des salaires, correspondant à l'inflation entre 2012 et 2017.

À la SNCF, moins de trois mois après la fin de la mobilisation commune contre la réforme ferroviaire, la CGT-Cheminots et Sud-Rail ont déjà coché sur leur calendrier la date du 18 septembre, sous réserve de l'accord de leurs structures régionales, pour une nouvelle journée de grève.

Mais le front syndical ferroviaire est désuni : la grève a été refusée par l'Unsa et la CFDT. Ces deux syndicats réformistes privilégient la voie de la négociation, alors que doivent reprendre le 18 septembre, justement, les discussions sur le futur cadre légal de travail des nouvelles recrues, qui ne seront plus embauchées au statut à partir de 2020.

Enfin, après l'annonce par le Premier ministre Édouard Philippe de la suppression de 4.500 postes dans la fonction publique d'État en 2019, et à quelques semaines de la reprise de la concertation sur la réforme de l'action publique, les syndicats de fonctionnaires se rencontrent le 10 septembre pour une première "réunion d'échanges".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.