Grippe aviaire : les autorités promettent d'accélérer les abattages de canards

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Par AFP - Bordeaux
Publié le 08 janvier 2021 - 10:03
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Elevage de canards dans les Landes le 29 décembre 2020
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© GAIZKA IROZ / AFP/Archives
Elevage de canards dans les Landes le 29 décembre 2020
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Le gouvernement a promis vendredi d'accélérer les abattages de canards dans les Landes pour prendre de vitesse le virus de la grippe aviaire qui y fait rage et préserver les départements limitrophes.

D'ores et déjà, "plus de 600.000 canards" ont été euthanasiés en France depuis qu'un premier foyer de contamination a été repéré début décembre dans le Sud-Ouest, a déclaré le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie lors d'un déplacement à Mont-de-Marsan.

"Nous accélérons" la mise en œuvre des abattages, a-t-il ajouté, alors que les professionnels du foie gras demandent à l'Etat de déployer davantage de moyens humains sur le terrain pour accélérer la lutte contre l'épizootie.

Des centaines de milliers d'autres canards vont devoir être abattus, a indiqué le ministre.

"Aujourd'hui la zone des Landes malheureusement est condamnée à très court terme. L'enjeu est d'éviter que ce virus atteigne les élevages du Béarn et également du Gers", a affirmé sur RTL la directrice de la filière foie gras Cifog, Marie-Pierre Pé.

Selon les derniers chiffres du ministère communiqués à l'AFP, 127 foyers ont été confirmés des élevages français, dont 119 dans les Landes, soit plus du double du nombre relevé il y a une semaine.

Les huit autres foyers se situent dans les Hautes-Pyrénées (2), les Pyrénées-Atlantiques (2), la Vendée (2), le Gers (1) et les Deux-Sèvres (1).

Trois foyers ont par ailleurs été détectés en novembre dans des animaleries de Corse et des Yvelines. Le ministère évoque également "quelques basses-cours en Corse".

"Force est de constater qu'on n'est pas allé assez vite", a dit le ministre, promettant le doublement des capacités d'abattage dès la semaine prochaine, à 160.000 palmipèdes euthanasiés par jour.

"Nous réquisitionnons des abattoirs, déjà deux l'ont été et deux autres vont l'être", a précisé M. Denormandie à Mont-de-Marsan, lors d'un point presse à la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), avant une table ronde avec les acteurs de la filière et élus départementaux.

- "Petit bras" -

Les autorités ont annoncé jeudi soir que les palmipèdes et autres volailles non enfermées seraient désormais abattus dans un périmètre de 5 km (contre 3 précédemment) autour des foyers contaminés.

Pour le Cifog, "il sera indispensable de faire très rapidement le point dans les prochains jours afin d'évaluer si cet élargissement à 5 km est suffisant ou s'il faudra aller plus loin".

Pestant contre la "lenteur de l'administration", Hervé Dupouy, éleveur à Castelnau-Tursan et président de la section palmipèdes FNSEA des Landes, réclamait jeudi que tous les élevages de canards des Landes soient vidés.

Les mesures actuelles paraissent "petit bras", a jugé vendredi auprès de l'AFP Eric Dumas, vice-président du Cifog et éleveur-gaveur à Horsarrieu (Landes).

"On a peur que ça ne suffise pas, le virus avance très vite. Il aurait fallu une décision d'Etat courageuse de dépeuplement global pour pouvoir reprendre partout des premiers canetons début mai", a-t-il estimé.

Le ministre s'est par ailleurs engagé à ce que les éleveurs touchés reçoivent de premiers versements dès la semaine prochaine sur la base de la "valeur marchande" des canards.

Ce n'est "pas suffisant", pour la directrice du Cifog, pour qui l'Etat doit aussi indemniser les longs arrêts de production qui se profilent.

"Il faut que toutes les exploitations soient nettoyées, désinfectées et que les analyses montrent qu'il n'y a plus de virus dans l'environnement" avant de réintroduire des canards dans les élevages, a rappelé Marie-Pierre Pé.

Le ministère précise à l'AFP que les volailles sont euthanasiées "par injection d'un produit létal réalisée par un vétérinaire ou par un procédé de mise à mort utilisant du CO2".

Les animaux ainsi euthanasiés sont impropres à la consommation humaine ou animale, et pourront être "valorisés soit comme fertilisants soit comme combustibles, voire être éliminés par incinération".

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