Jonathann Daval craque devant sa belle-mère et avoue avoir tué Alexia

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Par Marie JULIEN - Besançon (AFP)
Publié le 07 décembre 2018 - 05:00
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Jonathann Daval, (2em à partir de G), le père et la mère Jean-Pierre et Isabelle Fouillot d'Alexia devant son portrait lors de ses obsèques, à Gray le 8 novembre 2017
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© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives
Jonathann Daval, (2em à partir de G), le père et la mère Jean-Pierre et Isabelle Fouillot d'Alexia devant son portrait lors de ses obsèques, à Gray le 8 novembre 2017
© SEBASTIEN BOZON / AFP/Archives

Spectaculaire coup de théâtre au tribunal de Besançon : Jonathann Daval qui accusait depuis plusieurs mois sa belle-famille, a craqué vendredi, confronté à sa belle-mère, et avoué de nouveau, en sanglots, qu'il était bien le meurtrier de son épouse Alexia.

"Monsieur Daval s'est réfugié dans son déni pour, au bout d'une heure et quart, une heure vingt de confrontation, s'effondrer en sanglots et avouer finalement qu'il avait donné la mort à Alexia Daval", a déclaré le procureur de Besançon, Etienne Manteaux.

En prison depuis janvier, l'informaticien de 34 ans, qui s'était rétracté après ses aveux initiaux pour agiter la théorie d'un complot familial, "s'est mis à genoux devant sa belle-mère, manifestement pour solliciter son pardon". Celle-ci l'a relevé et l'a pris dans ses bras.

"Un moment d'humanité exceptionnel", selon l'avocat de Jonathann Daval, Me Randall Schwerdorffer.

"Je suis soulagée", a réagi, à la sortie du tribunal, Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia Daval, expliquant qu'elle avait "amené une photo d'Alexia et du chat Happy (le chat du couple, NDLR) ce qui a permis de déclencher la vérité".

"Il continue à dire qu'il n'a jamais eu l'intention de donner la mort à Alexia Daval" et "parle toujours d'un accident", affirmant "que sa femme a fait une crise (et) qu'il n'a absolument pas prémédité son geste", a détaillé le procureur de la République.

Jonathann Daval a assuré aussi que "tout s'est passé très vite" au retour "d'un repas passé chez ses beaux-parents, qu'elle lui fait des reproches, qu'ils se disputent, que des coups sont échangés", a poursuivi Etienne Manteaux.

La confrontation avec la mère d'Alexia avait été précédée dans la matinée de deux autres confrontations, avec la soeur et le beau-frère de la jeune femme, Stéphanie et Grégory Gay, au cours desquelles il avait maintenu ses accusations à l'égard de sa belle-famille, et notamment de M. Gay.

Ces confrontations avaient été demandées par la famille d'Alexia, partie civile. Elles devaient être suivies d'une quatrième avec Jean-Pierre Fouillot, le père d'Alexia, mais celle-ci a été annulée après les aveux du jeune homme.

"J'ai décidé de me battre, j'ai bien fait. On tend enfin vers la vraie histoire", a réagi Grégory Gay, que Jonathann Daval avait désigné comme le meurtrier, sans qu'aucun élément de l'enquête ne nourrisse cette hypothèse.

- "Je n'y crois toujours pas" -

"On voit bien que l'affect avait un rôle très important pour délier cette histoire et c'est le rôle central qu'ont joué mes parents dans cette confrontation", a ajouté Stéphanie Gay, la soeur d'Alexia.

Evoquant un face-à-face "extraordinaire" avec Mme Fouillot, Me Randall Schwerdorffer a expliqué que son client a "craqué et a spontanément, à la demande de la maman d'Alexia, reconnu qu'il avait menti et inventé une histoire, parce qu'il avait peur et ne savait plus comment faire".

Présente au tribunal depuis vendredi matin "pour le soutenir par la pensée", la mère de Jonathann Daval a quitté le palais de justice de Besançon, visiblement très éprouvée.

"Je n’y crois toujours pas (...). Ca ne changera rien du tout, j’irai toujours le voir (en prison), c’est très très dur", a-t-elle déclaré à l'AFP entre deux sanglots.

Jonathann Daval avait signalé fin octobre 2017 la "disparition" de sa femme, censée être partie faire son jogging. Son corps avait été retrouvé deux jours plus tard, en partie brûlé, dans un bois, non loin de leur maison de Gray-la-Ville (Haute-Saône).

Fin janvier, les enquêteurs avaient acquis la conviction que l'employée de banque de 29 ans n'était en fait jamais partie faire son footing. Face aux "éléments accablants" qu'ils avaient réunis, notamment l'utilisation dans la nuit de sa voiture professionnelle, Jonathann, arrêté, avait avoué une première fois à la toute fin de sa garde à vue avoir étranglée sa femme lors d'une dispute.

En juin, il était revenu sur ses aveux, accusant sa belle-famille d'avoir conclu un "pacte secret" pour couvrir Grégory Gay qui aurait, selon lui, commis le geste fatal lors d'une "crise" de sa femme au domicile de ses beaux-parents.

L'enquête judiciaire, comptant 42 expertises et 50 commissions rogatoires, n'a jamais confirmé cette version.

Jonathann Daval ayant désormais avoué le meurtre, une reconstitution devrait avoir lieu dans les prochaines semaines.

Pour le moment, le dossier ne fait apparaître ni complicité ni préméditation, a indiqué le procureur de la République à Besançon.

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