Jour J pour la vaccination contre le Covid-19

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Par AFP - Paris
Publié le 27 décembre 2020 - 05:00
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Une dose du vaccin anti-Covid de Pfizer-BioNTech à l'arrivée des premières commandes en France en banlieue parisienne le 26 décembre 2020
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© STEPHANE DE SAKUTIN / POOL/AFP
Une dose du vaccin anti-Covid de Pfizer-BioNTech à l'arrivée des premières commandes en France en banlieue parisienne le 26 décembre 2020
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Jour J et lueur d'espoir au surlendemain de Noël: une vingtaine de personnes âgées et de soignants seront les premiers Français à se faire vacciner dimanche contre le Covid-19, au terme d'une année endeuillée par un virus qui a fait plus de 62.500 morts dans le pays.

Après le feu vert donné le 21 décembre au produit de l'américain Pfizer et de l'allemand BioNTech par l'Union européenne, presque tous ses Etats membres lancent simultanément leur campagne vaccinale, ouverte avec un jour d'avance par l'Allemagne, la Hongrie et la Slovaquie.

Le vaccin, acheminé samedi dans l'Hexagone sous bonne escorte, était particulièrement attendu en France, où le virus circule activement et la présence de son variant britannique, possiblement plus contagieux, a été confirmée vendredi chez un patient.

"Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser flamber l'épidémie à nouveau", a prévenu dans le Journal du dimanche le ministre de la Santé, Olivier Véran. Interrogé sur l'éventualité d'un troisième confinement, il s'est dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s'aggraver".

Quoi qu'il en soit, Olivier Véran voit une "très bonne nouvelle" dans le lancement de la campagne de vaccination.

"Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies", a estimé le ministre, satisfait de pouvoir "commencer à protéger les plus fragiles d'entre nous".

- Lancement symbolique -

Le lancement symbolique de la campagne vaccinale française a lieu dimanche dans deux structures d'hébergement de personnes âgées, l'une située en Seine-Saint-Denis, département qui a payé un lourd tribut au Covid, l'autre en Bourgogne-Franche-Comté, une des régions où le taux d'incidence du virus est le plus élevé.

Dans la matinée, une dizaine de résidents de plus de 75 ans de l'unité de soins de longue durée de l'hôpital René-Muret à Sevran (Assistance publique - Hôpitaux de Paris), ainsi qu'un de leurs médecins de plus de 65 ans, se verront administrer une première dose du vaccin.

En début d'après-midi, ce sera au tour d'une autre dizaine de pensionnaires du centre gériatrique de Champmaillot, dépendant du CHU de Dijon, et d'un médecin spécialiste âgé de plus de 65 ans, de recevoir à leur tour le Pfizer-BioNTech, baptisé Comirnaty en référence à la technologie employée (ARN messager, mRNA en anglais).

La montée en puissance de la campagne vaccinale sera progressive: elle concernera la semaine prochaine 23 établissements dans les régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s'intensifier pour atteindre une centaine de lieux dans les deux premières semaines de janvier.

Le gouvernement s'est fixé d'ici fin février l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables, particuliers et soignants, dans les 7.000 Ehpad et autres établissements assimilés.

Suivront "tous les retraités de plus de 65 ans" jusqu'au printemps, puis le reste de la population âgée de 16 ans et plus, toujours sur une base volontaire.

Le gouvernement espère avoir vacciné "15 millions de personnes à l'horizon de cet été", a précisé Matignon samedi, une échéance légèrement retardée par rapport à ce qui avait été envisagé.

Au pays de Pasteur, le scepticisme face aux vaccins reste élevé: une majorité de Français (56%) n'envisageaient pas de se faire vacciner contre le Covid-19, selon un sondage BVA publié dimanche par le JDD et réalisé du 11 au 14 décembre.

- Variant à plusieurs inconnues -

La vaccination sera-t-elle seulement opérante face aux nouvelles souches du coronavirus ? Tout laisse à "penser que les vaccins (existants) sont efficaces sur ces mutants", a tenu à rassurer samedi la Direction générale de la santé (DGS).

La question se pose avant d'autant plus d'acuité que les autorités françaises ont eu la confirmation, au soir de Noël, de ce qu'elles craignaient depuis plusieurs jours: la présence du variant britannique du virus sur leur territoire, à Tours.

Le cas concerne un Français résidant habituellement au Royaume-Uni, arrivé de Londres le 19 décembre, selon le ministère de la Santé.

Des contaminations similaires ont été signalées en Allemagne, au Liban, au Danemark, mais aussi en Italie, Suède, Espagne, au Japon et au Canada.

Selon plusieurs études présentées au Royaume-Uni, le nouveau variant est plus contagieux que la souche d'origine. L'une d'elles estime que cette contagiosité est supérieure de "50% à 74%" et que cela pourrait avoir des conséquences sur le nombre de décès et d'hospitalisations liées au Covid-19. Mais rien ne démontre à ce stade que cette variante entraîne des formes plus graves.

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