Le Crif critiqué après les débordements visant Mélenchon et Le Pen

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Par Marc PRÉEL - Paris (AFP)
Publié le 29 mars 2018 - 22:49
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Laurent Wauquier des Républicains (g), le président du Crif, Francis Kalifat (2e g), le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb (2e d) lors de la marche blanche à la mémoire de Mireille Knoll, le 28 ma
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP
Laurent Wauquier des Républicains (g), le président du Crif, Francis Kalifat (2e g), le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb (2e d) lors de la marche blanche à la mémoire de Mire
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Les invectives et débordements visant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen lors de la "marche blanche" contre l'antisémitisme à Paris ont entraîné de nombreuses critiques jeudi, notamment contre le président du Crif qui les avaient jugés indésirables.

Le président du Conseil représentatif des institutions juives (Crif), Francis Kalifat, a "exagéré en excluant d'office certains" de la "marche blanche" en mémoire de Mireille Knoll, a jugé la ministre Jacqueline Gourault.

"Si on peut comprendre que la communauté soit très sensible aux arguments politiques des uns et des autres (...) en un jour comme celui d'hier, de rassemblement, de recueillement, il faut savoir, effectivement, rassembler", a-t-elle estimé sur Radio Classique.

Décrétés indésirables par le Crif, au nom du rejet des "extrêmes", mais finalement présents, la présidente du Front national Marine Le Pen et le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon ont chacun de leur côté, sous les huées, été contraints de quitter le cortège.

Des députés LFI ont également été malmenés ou bousculés. Mme Le Pen a finalement réussi à rejoindre la marche un peu plus tard.

"Nous regrettons les hurlements de quelques excités qui n’ont aucun sens du respect et de la dignité auxquels appelait le fils de Mme Knoll", a déclaré à l'AFP Marine Le Pen, dénonçant "les quelques nervis d'extrême gauche" qui s'en prenaient à elle.

Ces incidents ont terni cette marche, organisée après le meurtre -à caractère antisémite selon la justice- de Mireille Knoll, une octogénaire juive qui avait échappé à la rafle du Vel d'Hiv. Elle a été tuée chez elle.

Sollicité par l'AFP, M. Kalifat a dit ne pas vouloir réagir à ces critiques "pour l'instant pour ne pas alimenter la polémique. J'ai décidé de garder le silence et de m'exprimer la semaine prochaine".

Un des deux fils de la victime, Daniel Knoll, s'était désolidarisé du Crif en soulignant que tout le monde était le bienvenu pour cette marche. Celle-ci, qui a réuni plusieurs milliers de personnes, entendait justement montrer que l'émotion dépassait la seule communauté juive française.

"Il y a des abrutis, et chez nous aussi il y a des abrutis. Je le reconnais et je ne leur donne pas raison. Tout le monde aurait dû défiler dans le calme", s'est-il ému après la marche.

- "Rôle trouble" -

Les députés Insoumis ont critiqué jeudi "le rôle trouble qu'a joué le président du Crif" en les "désignant comme cibles, alors même que la famille de la victime appelait à la participation de tous".

Selon les parlementaires du parti de gauche, Francis Kalifat "porte ainsi la responsabilité des agissements de la Ligue de Défense juive", dont des "dizaines" de membres "formellement identifiés" les ont pris à partie.

Sur son site internet, la LDJ a revendiqué "l'expulsion" du "pro-palestinien Mélenchon".

La France Insoumise, dont les députés ont accepté de quitter les lieux à la demande de la police, a demandé la dissolution du groupuscule.

"Les violences, qu'elles soient verbales ou physiques, sont condamnables, d'où qu'elles viennent", a pour sa part réagi M. Kalifat, interrogé sur les agissements de la LDJ.

Les députés Insoumis ont également fustigé "l'attitude irresponsable de Gérard Collomb, qui a contribué à jeter de l'huile sur le feu".

Le ministre avait noté mercredi matin sur France Inter qu'"un certain nombre de personnes qui font partie du groupe de Mélenchon ont pris des positions très abruptes, avec les Indigènes de la République, Indigènes qui finalement sont pour la séparation des races".

L'ex-ministre et patron des députés LREM Richard Ferrand a lui pris la défense de M. Mélenchon, qui "n'est pas l'héritier d'une tradition politique antisémite, loin s'en faut" et "avait sa place, comme député, comme citoyen" à la marche.

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