Le déficit de l'Etat s'est creusé en 2018, mais moins que prévu

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Par Valentin BONTEMPS - Paris (AFP)
Publié le 15 janvier 2019 - 13:08
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L'Etat a encaissé en 2019 des recettes fiscales plus importantes que prévu
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© FRED DUFOUR / AFP/Archives
L'Etat a encaissé en 2019 des recettes fiscales plus importantes que prévu
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L'Etat a encaissé l'an dernier des recettes fiscales plus importantes que prévu, malgré les baisses d'impôts mises en œuvre par le gouvernement. Une bonne nouvelle selon Bercy, qui espère atteindre son objectif de déficit public initial de 2,6% du PIB.

Selon des chiffres provisoires publiés mardi par le ministère des Comptes publics, le déficit du budget de l'Etat a atteint l'an dernier 76,1 milliards d'euros, contre 67,7 milliards d'euros en 2017.

Cette dégradation de 8,4 milliards d'euros s'explique par les baisses d'impôts votées par l'exécutif, notamment la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF) et la baisse de la taxe d'habitation (TH), qui ont coûté chacune trois milliards d'euros à l'Etat.

Elle s'avère néanmoins inférieure aux attentes: le déficit s'améliore ainsi de 6,8 milliards par rapport au projet de loi de finances initial (82,9 milliards), et de quatre milliards par rapport à la loi de finances rectificative, présentée en novembre (80 milliards).

"Ce sont à peu près quatre milliards de bonnes nouvelles, c'est-à-dire de dépenses que nous n'avons pas faites et de recettes qui sont rentrées", s'est félicité le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin sur Radio Classique.

- hausse de l'impôt sur les sociétés -

D'après Bercy, l'amélioration constatée par rapport aux dernières prévisions budgétaires provient "d'un rendement meilleur qu'espéré des recettes fiscales", notamment en ce qui concerne l'impôt sur les sociétés (IS).

Au total, les recettes fiscales de l'Etat sont supérieures de 2,1 milliards d'euros aux prévisions de la loi de finances rectificative, "sous l'effet du dynamisme des encaissements constatés en toute fin d'année", souligne le ministère.

L'impôt sur les sociétés, dont s'acquittent les entreprises, ressort notamment "en amélioration de 1,7 milliard d'euros" par rapport aux prévisions. Cela démontre "la solidité de la croissance de notre économie", insiste Bercy.

La crise des "gilets jaunes" avait fait craindre des rentrées fiscales plus faibles que prévu en novembre et décembre, en raison de l'impact du mouvement sur l'activité commerciale et touristique. Une crainte qui ne s'est donc pas confirmée.

Côté dépenses, la gestion du budget de l'Etat s'est révélée conforme aux attentes. "Le gouvernement a strictement tenu l'objectif de dépenses qu'il s'était fixé", soit 425,4 milliards d'euros, souligne Bercy.

"Malgré une révision à la hausse en cours d'année de la charge de la dette et de notre contribution au budget européen, ce bon résultat illustre la qualité de la construction du budget et de son exécution, en rupture avec les pratiques précédentes", assure le ministère.

- "pas de cagnotte" -

D'après Bercy, ces résultats pourraient permettre au déficit public, qui intègre les comptes de l'Etat, mais aussi ceux des collectivités locales et de la sécurité sociale, d'atteindre le cap de 2,6% du produit intérieur brut (PIB) initialement prévu par l'exécutif.

Celui-ci avait revu mi-décembre ce chiffre à la hausse, à 2,7%, en raison notamment du ralentissement de la croissance. Le chiffre définitif, surveillé de près notamment par la Commission européenne, sera publié fin mars ou début avril par l'Insee.

Interrogé sur Radio classique, Gérald Darmanin a écarté mardi l'existence d'une "cagnotte", malgré les recettes fiscales meilleures qu'escompté. "Lorsque vous avez 2.200 milliards d'euros de dettes, il n'y a pas de cagnotte, soyons raisonnables", a-t-il lancé.

La dette publique française a augmenté de 0,3 point au troisième trimestre 2018 à 99,3% du PIB, se rapprochant du peu plus du cap symbolique des 100%. Et la situation ne devrait pas s'améliorer au cours des prochains mois.

D'après le gouvernement, le déficit public devrait de fait fortement déraper en 2019 (+3,2%), en raison de la transformation du CICE en baisse de charges, mais aussi des mesures annoncées en réponse à la crise des "gilets jaunes", chiffrées à plus de 10 milliards d'euros.

Selon certains économistes, le dérapage pourrait être encore plus important (3,3% ou 3,4%) en raison du tassement de la croissance, attendue à 1,7% par le gouvernement, mais à 1,5% seulement par la Banque de France.

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