Le foulard vert, symbole du combat pour le droit à l'avortement en Argentine

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Par Sonia AVALOS - Buenos Aires (AFP)
Publié le 19 juillet 2018 - 12:03
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Des élèves arborent sur leurs sacs à dos un foulard vert, symbole de la lutte pour le droit à l'avortement, dans une rue de Buenos Aires le 5 juillet 2018
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© EITAN ABRAMOVICH / AFP
Des élèves arborent sur leurs sacs à dos un foulard vert, symbole de la lutte pour le droit à l'avortement, dans une rue de Buenos Aires le 5 juillet 2018
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Autour du cou, noué à une bretelle du sac à dos, accroché au rétroviseur, le foulard vert est omniprésent à Buenos Aires et s'est imposé comme le symbole de la lutte pour le droit à l'avortement.

Le projet de loi légalisant l'avortement a été adopté le 14 juin par les députés et sera soumis au vote des sénateurs le 8 août.

"Nous, les féministes, nous voulions une marque distinctive qui nous permette de nous reconnaître et associer cette lutte aux droits de l'homme, l'avortement comme un droit de l'homme des femmes", explique Victoria Tesoriero, membre de la Campagne pour le droit à l'avortement en sécurité, légal et gratuit.

Le foulard vert a été créé en 2003, mais ce n'est qu'en 2018 qu'il s'est popularisé. Vert? "C'était une couleur qui n'était utilisée par personne, et il avait comme point positif de représenter la vie", dit-elle.

Les ONG estiment que chaque année, 500.000 avortements clandestins sont pratiqués en Argentine.

En réaction au phénomène du foulard vert, les anti-avortement ont créé un foulard bleu ciel, "en faveur des deux vies".

- Soutiens des Mères de mai -

Les foulards verts ont commencé à être plus visibles au cours de l'année 2017, lors de manifestations du mouvement féministe #NiUnaMenos (Pas une de moins), mobilisé contre les violences faites aux femmes et pour l'égalité salariale homme-femme.

Aujourd'hui, ils font partie du panorama. Impossible de circuler dans Buenos Aires sans apercevoir le triangle de tissu vert, les lycéennes le portent souvent autour du poignet, comme les Mères de la place de mai.

Lors de leur manifestation hebdomadaire du jeudi à Buenos Aires, elles ont ajouté l'étoffe verte nouée au poignet au foulard blanc sur la tête depuis le début de leur combat en 1977, pour réclamer des nouvelles de leurs enfants disparus pendant la dictature.

"L'avortement, c'est quelque chose de sérieux, c'est une question de vie ou de mort. Comme notre foulard à nous est symbolique, elles s'en sont emparé", se réjouit Nora Cortiñas, 88 ans, présidente de la ligne fondatrice des Mères de la place de mai.

Sur le fond vert du foulard des pro-IVG, un fichu apparait en blanc. Au-dessous on peut lire les slogans: "Education sexuelle pour décider, contraception pour ne pas avorter", "avortement légal pour ne pas mourir".

Ces derniers mois, 65.000 foulards ont été confectionnés pour être écoulés à Buenos Aires.

"On voit des foulards en vente dans la rue, pendant les manifestations sociales, les adolescentes et pas seulement, s'en parent... On ne l'avait pas imaginé", s'enthousiasme Victoria Tesoriero.

"C'est impressionnant la quantité de foulards dans la rue, il y a comme une prise de conscience pour la défense de nos droits et une plus grande solidarité", estime Angeles Justo, une étudiante de 24 ans, le foulard accroché au sac à main.

Pour Alejandra Ksiakez, une fonctionnaire de 49 ans, porter le foulard, cela fait la différence. "C'est important qu'il soit visible dans la rue, dit-elle, c'est le symbole pour toutes celles qui sont en faveur du droit à l'avortement".

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