Le gouvernement Trump furieux de l'avortement d'une adolescente sans papiers

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Par AFP
Publié le 03 novembre 2017 - 19:38
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Des opposants à l'avortement manifestent à Washington, le 5 mai 2017
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© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP
Des opposants à l'avortement manifestent à Washington, le 5 mai 2017
© ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP

Le gouvernement de Donald Trump a suggéré vendredi des sanctions disciplinaires à l'encontre des avocats d'une adolescente sans papiers, qui a obtenu le droit d'avorter alors qu'elle était détenue dans un centre de rétention migratoire.

Dans un recours de 130 pages adressé à la Cour suprême des Etats-Unis, le ministère américain de la Justice accuse les défenseurs de la jeune fille d'avoir précipité son interruption de grossesse, sans leur laisser le temps de poursuivre la bataille judiciaire.

"Une sanction disciplinaire pourrait se justifier" à l'encontre des avocats de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), affirme le gouvernement. L'ACLU mène devant les tribunaux un vaste combat contre les politiques de M. Trump.

Dans cette affaire qui s'est imposée comme la première grande bataille judiciaire autour d'un avortement sous la présidence du milliardaire, l'ACLU défend une jeune étrangère de 17 ans, identifiée par le pseudonyme "Jane Doe".

L'adolescente, détenue au Texas après être entrée clandestinement aux Etats-Unis, avait demandé à avorter en septembre.

Les autorités lui avaient laissé le choix entre ne pas avorter ou accepter d'être expulsée pour obtenir ailleurs une interruption volontaire de grossesse.

L'ACLU a mené une âpre bataille sur ce dossier qui a pris une forte portée symbolique en raison de ses enjeux touchant aux droits des femmes et des immigrés.

Finalement la cour d'appel fédérale de Washington, siégeant en assemblée plénière, a le 24 octobre affirmé le droit de "Jane Doe" à obtenir un avortement.

- IVG à l'aube -

En se fondant sur ce jugement favorable, les soutiens de l'adolescente l'ont conduite se faire pratiquer une IVG dès les premières heures du 25 octobre, court-circuitant ainsi le ministère de la Justice, qui avait prévu de saisir la Cour suprême ce même jour.

La loi au Texas impose un délai d'au moins 24 heures entre un premier entretien de conseil avec le médecin avorteur et l'IVG en elle-même.

Les avocats du gouvernement affirment que leurs homologues de l'ACLU leur avaient assuré que l'entretien se déroulerait le 25 octobre, pour une intervention le 26. En fait, l'adolescente avait déjà passé un entretien médical le 19 octobre, ce qui selon l'ACLU a permis l'IVG dès le petit matin du 25 octobre.

L'ACLU a affirmé vendredi avoir agi "en conformité absolue avec la décision de la cour, la loi fédérale et celle du Texas".

"Ce gouvernement a mobilisé des moyens stupéfiants pour empêcher cette jeune femme d'obtenir un avortement. Aujourd'hui, car ils ont échoué à la bloquer, ils mettent en cause de façon infondée notre conduite", a dénoncé David Cole, le directeur juridique de l'ACLU.

Le dossier présentait de toute façon un caractère d'urgence: Jane Doe était enceinte le 24 octobre de plus de 15 semaines, alors que le Texas prohibe la plupart des avortements au-delà de 20 semaines.

La saisie vendredi de la Cour suprême, à tendance conservatrice, illustre la détermination actuelle du gouvernement américain à agir en faveur des opposants à l'avortement, qui contrôlent la Maison Blanche et le Congrès.

La haute cour avait légalisé l'avortement dans tous les Etats-Unis en 1973. Mais les restrictions à ce droit ont tendance à se multiplier depuis la victoire électorale de Donald Trump.

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