Le Kazakhstan libère une Chinoise qui a révélé l'existence de "camps de rééducation"

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Par AFP - Jarkent
Publié le 01 août 2018 - 18:30
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Saïragoul Saouïtbaï, une Chinoise d'origine kazakhe lors de son procès à Jarkent, au Kazakhstan, le 17 juillet 2018
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© Ruslan PRYANIKOV / AFP/Archives
Saïragoul Saouïtbaï, une Chinoise d'origine kazakhe lors de son procès à Jarkent, au Kazakhstan, le 17 juillet 2018
© Ruslan PRYANIKOV / AFP/Archives

La justice kazakhe a libéré mercredi une Chinoise accusée d'entrée illégale dans le pays et qui a révélé l'existence de "camps de rééducation" en Chine où des milliers de personnes d'origine kazakhe seraient détenues, un sujet sensible pour les relations entre Astana et Pékin.

De nationalité chinoise mais d'origine kazakhe, Saïragoul Saouïtbaï, 41 ans, a voulu rejoindre au Kazakhstan son mari et ses deux enfants. Elle avait été arrêtée un mois et demi après avoir traversé illégalement la frontière en avril.

Mais son procès dans la ville kazakhe de Jarkent, près de la frontière avec la région chinoise du Xinjiang, a suscité l'attention pour d'autres raisons: Mme Saouïtbaï a affirmé avoir été détenue dans un "camp de rééducation" en Chine avec d'autres prisonniers d'ethnie kazakhe.

Ce procès a mis à mal les relations entre le Kazakhstan et la Chine, qui exigeait que Saïragoul Saouïtbaï soit expulsée, mais la justice kazakhe a préféré la condamner à six mois de prison avec sursis, l'autorisant à rester dans ce pays d'Asie centrale avec sa famille.

"Si je retourne en Chine, tout ce qui m'attend est une exécution", a-t-elle plaidé lors de son procès.

Les autorités chinoises ont nié l'existence de "camps de rééducation" malgré la diffusion de documents officiels faisant état et de la multiplication des témoignages de personnes en ayant réchappé.

Interrogée sous serment sur le "camp" où elle affirme avoir été forcée à travailler en tant qu'employée de l'Etat chinois et où elle aurait eu accès à des documents montrant la véritable nature de ces institutions, Mme Saouïtbaï a indiqué que près de 2.500 kazakhs ethniques y étaient détenus.

Saïragoul Saouïtbaï avait été séparée de sa famille pendant deux ans après que les autorités chinoises ont confisqué son passeport, ce qui l'a poussé à entrer au Kazakhstan avec de faux papiers.

Des représentants diplomatiques chinois ont assisté au procès mais refusé de répondre aux questions des journalistes.

L'organisation Human Rights Watch avait appelé la justice kazakhe à "résister à la pression chinoise" en faveur d'une expulsion de Saïragoul Saouïtbaï, qu'elle a qualifiée de réfugiée.

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