Le M1717 de Benoît Hamon lance une consultation en ligne

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 23 octobre 2017 - 14:17
Mis à jour le 24 octobre 2017 - 01:25
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Coïncidence ? Le PS et le "Mouvement du 1er juillet" de Benoît Hamon ont lancé chacun lundi une grande consultation auprès de leurs militants et sympathisants, à l'heure où le second semble vouloir arracher au premier le leadership sur la gauche de gouvernement.

Membre de la direction collégiale provisoire du PS, Isabelle This Saint-Jean a détaillé lundi à Solférino les "Forums de la refondation" organisés par le parti, en amont du congrès de février/mars.

Au programme: une consultation internet autour de cinq questions (sur les valeurs et l'identité des socialistes, les défis que doivent affronter la France et le PS, la "conquête et l'exercice du pouvoir"...), des rendez-vous dans les fédérations, et une série de rencontres thématiques au siège du parti. Une première "réunion de restitution" de ces débats aura lieu le 9 décembre.

Benoît Hamon a présenté dans le Monde et à France Inter sa démarche qui doit déboucher les 2 et 3 décembre sur un "grand moment de fondation", au cours duquel seront fixés l'identité et la stratégie du mouvement.

Le questionnaire du M1717 compte 44 questions, portant aussi bien sur le fond que sur l'organisation interne et le positionnement de cette nouvelle formation politique.

Par exemple: le M1717 a-t-il vocation à "présenter des candidats aux élections et exercer le pouvoir" ? Doit-il défendre le "principe d'une grande maison commune" de la gauche ? "Jugez-vous prioritaire de bâtir une nouvelle alliance progressiste en Europe ?". Les internautes sont aussi invités à proposer un nouveau nom pour le mouvement.

Selon M. Hamon, "plusieurs milliers" de personnes avaient déjà répondu lundi vers 17H00.

- +Pas un gourou+ -

Le lancement de ces consultations intervient alors que Benoît Hamon semble se poser de plus en plus ouvertement en concurrent du PS qu'il a quitté le 1er juillet, après trente ans de militantisme.

Jeudi à Grenoble, il a revendiqué "près de 30.000" adhérents à son mouvement, assurant pouvoir "bientôt passer devant" devant son ancien parti (qui en compte officiellement 90.000, moitié moins selon des sources officieuses).

Sur France Inter, M. Hamon a redit sa conviction que le "socialisme ne s'épanouit plus dans le Parti socialiste". "Ce qui est frappant, c'est l'épuisement de la sociale-démocratie partout en Europe", a-t-il souligné, appelant à l'élaboration d'un "nouveau projet politique" prenant en compte "l'impératif écologique", la "raréfaction" du travail, et la "question démocratique".

Au PS, la démarche de M. Hamon ne semble pas inquiéter outre-mesure.

"Les résultats de Benoît Hamon parlent pour lui (...) Je ne crois pas en son avenir politique", avait tranché début octobre l'ex-premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

"Je suis frappé qu'il n'y ait pas plus de gens qui le suivent", remarque l'ancien député Philippe Doucet (droite du PS).

De fait, les proches de Benoît Hamon sont encore peu nombreux à avoir quitté le parti : les anciens députés Pascal Cherki et Barbara Romagnan, quelques "hamonistes" élus au conseil régional d'Ile-de-France...

Poussée vers la sortie par sa fédération, l'ancienne porte-parole de Benoît Hamon à la présidentielle, Aurélie Filippetti, tourne le regard non vers le M1717, mais vers Diem25, le mouvement européen de l'ancien ministre grec des Finances Yanis Varoufakis.

Le bras droit de M. Hamon, Guillaume Balas, "réfléchit" toujours à la question.

Auprès du Monde, M. Hamon récuse l'idée qu'il serait "isolé" mais tend la main vers ses "amis" restés au parti. "Chacun doit prendre ses risques. Je ne suis pas un gourou. Certains veulent attendre le Congrès en pariant sur des jours meilleurs à venir. J'ai connu ce supplice de l'espérance... Ce cadre-là n'est plus le bon, même si j'ai un immense respect pour le PS et pour ses militants", dit-il.

Lundi soir, Isabelle This Saint-Jean a "regretté" que le M1717 soit "en train de se transformer en un parti" critiquant "une aventure personnelle qui fragilise la gauche".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.