Le régime syrien poursuit sa reconquête de la région de Damas

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Par AFP - Damas
Publié le 25 avril 2018 - 16:31
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Photo prise le 24 avril 2018 lors d'un voyage de presse organisé par le gouvernement montrant de la fumée s'élevant de bâtiments dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, près de Damas, lors d
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© Maher AL MOUNES / AFP
Photo prise le 24 avril 2018 lors d'un voyage de presse organisé par le gouvernement montrant de la fumée s'élevant de bâtiments dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, p
© Maher AL MOUNES / AFP

Le régime syrien poursuit sa reconquête de la région de Damas, coeur du pouvoir de Bachar al-Assad, avec la prise de contrôle mercredi du Qalamoun oriental, parallèlement à sa campagne contre le dernier réduit jihadiste dans le sud de la capitale.

Dans le même temps, des enquêteurs internationaux se sont rendus pour la deuxième fois depuis samedi à Douma, dans la périphérie de Damas, ancien fief rebelle théâtre d'une attaque chimique présumée qui avait déclenché des frappes occidentales et un regain de tensions diplomatiques.

Alors que la guerre déclenchée en 2011 a jeté sur les routes des millions de personnes, la communauté internationale réunie à Bruxelles a promis 3,6 milliards d'euros en 2018 pour aider ceux qui ont été déplacés dans leur pays et ceux réfugiés à l'étranger.

Le commissaire européen à l'Aide humanitaire, Christos Stylianides, a fait état d'engagements supplémentaires de 3,4 mds USD (2,8 mds EUR) pour 2019 et 2020.

Elle a en outre exhorté la Russie et l'Iran, alliés indéfectibles du régime de Bachar al-Assad, à faire pression sur Damas pour négocier la fin de la guerre qui a fait plus de 350.000 morts.

Mais sur le terrain, le président Assad continue d'asseoir son emprise autour de Damas, centre névralgique de son pouvoir, grâce à des violentes offensives militaires et accords d'évacuation.

- Enquêteurs internationaux -

Les forces du régime ont ainsi repris le Qalamoun oriental, au nord-est de la capitale. La région est "vide de tout terrorisme", a annoncé mercredi la télévision d'Etat, reprenant la terminologie de Damas pour désigner les rebelles.

Des dizaines de bus ont transporté depuis samedi quelques milliers de combattants et leurs familles vers des territoires tenus par les insurgés dans le nord syrien.

Face aux rebelles, le régime syrien, appuyé par son allié russe, adopte très souvent la même stratégie: des semaines de siège et de bombardements pour pousser les combattants à accepter des évacuations vers des zones rebelles du nord du pays.

C'est ainsi qu'il avait annoncé, le 14 avril, la reconquête totale des territoires rebelles dans la Ghouta orientale, une semaine après l'attaque chimique présumée dans la ville de Douma, d'où ont ensuite été évacués les combattants insurgés.

Le régime a nié toute responsabilité dans cette attaque qui a tué plus de 40 personnes selon les Casques blancs, secouristes en zones rebelles, et réclamé une enquête de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC).

Après une première visite samedi, les enquêteurs de l'OIAC se sont rendus mercredi sur un second site à Douma et ont recueilli de nouveaux échantillons, selon un communiqué.

L'organisation internationale basée à La Haye a pour mandat de déterminer un éventuel recours à des armes chimiques, mais non d'en identifier les auteurs.

Les échantillons recueillis seront d'abord envoyés au laboratoire de l'OIAC aux Pays-Bas, avant d'être "répartis pour analyse sur plusieurs laboratoires dans le monde certifiés par l'organisation", affirme l'OIAC.

Des diplomates russes organisent jeudi une réunion à La Haye pour les Etats membres de l'OIAC, durant laquelle ils vont "amener des Syriens pour parler de l'incident présumé à Douma", selon l'organisation.

L'ambassade de Russie aux Pays-Bas a affirmé qu'il s'agit de "témoins de Syrie" présents lors des "mises en scène" des Casques blancs.

L'OIAC a assuré avoir demandé à la Russie, sans succès, que ses experts interrogent d'abord ces témoins et que cette réunion ait lieu "une fois la mission exploratoire terminée" en Syrie.

- Le symbole Yarmouk -

La reconquête de la Ghouta était une victoire fracassante pour le régime, qui se concentre désormais sur l'ultime réduit du groupe Etat islamique (EI) dans la périphérie sud de Damas.

Depuis près d'une semaine, les forces du régime pilonnent jour et nuit avec aviation et artillerie les quartiers où se trouve l'EI, notamment le camp palestinien de Yarmouk.

Des combats au sol opposent les deux camps. Depuis le 19 avril, les violences ont tué 61 combattants prorégime et 49 jihadistes, ainsi que 19 civils, selon un nouveau bilan de l'OSDH.

Avant le début du conflit, ce camp devenu progressivement un quartier populaire abritait quelque 160.000 réfugiés palestiniens, ainsi que des Syriens, selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés (UNRWA).

Après des années d'un siège asphyxiant et de combats, "seules quelques centaines" y vivent toujours aujourd'hui, a estimé le commissaire-général de l'agence onusienne, Pierre Krahenbuhl, depuis Bruxelles où se tient la Conférence des donateurs pour l'avenir de la Syrie.

Yarmouk "symbolise l'ampleur de la souffrance de millions de Syriens mais aussi de centaines de milliers de réfugiés palestiniens", a-t-il estimé.

Le conflit en Syrie s'est transformé au fil des ans en une guerre complexe impliquant multiples belligérants, dont des grandes puissances comme la Russie et les Etats-Unis.

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