Macron sur l'Allemagne : la France n'a "pas intérêt à ce que ça se crispe"

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Par AFP
Publié le 20 novembre 2017 - 11:16
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Le président français Emmanuel Macron reçoit le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer
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© Ian LANGSDON / POOL/AFP
Le président français Emmanuel Macron reçoit le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer à Paris, le 20 novembre 2017
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Emmanuel Macron a commencé lundi à consulter les responsables politiques sur l'opportunité de revenir à un mode de scrutin national pour les élections européennes de 2019, une question qui divise les partis.

Ces consultations ont débuté alors que l'Elysée s'inquiète de la crise politique en Allemagne qui menace la chancelière Angela Merkel, sur qui compte le président de la République pour redonner un nouvel élan à l'Europe.

Au total, 14 responsables politiques seront accueillis à l'Elysée d'ici mardi soir à tour de rôle, comme M. Macron l'a fait à deux reprises avec les représentants syndicaux et patronaux depuis son élection.

Neuf d'entre eux se sont succédé lundi, dont les présidents du Sénat Gérard Larcher (LR) et de l'Assemblée nationale François de Rugy (LREM). Ils seront suivis mardi de François Bayrou (MoDem), Jean-Luc Mélenchon (LFI), Marine Le Pen (FN) ou Pierre Laurent (PCF).

En les recevant, M. Macron entend recueillir leur avis sur "les futures élections européennes" - qui marqueront en 2019 le retour aux urnes des Français - et en particulier leur mode de scrutin.

Le chef de l'Etat semble favorable au retour à une circonscription nationale alors que, depuis les européennes de 2004, la France est divisée en huit circonscriptions (Est, Ouest, Ile-de-France...).

Cela permettrait, selon lui, de mener un vaste débat national sur la "refondation de l'Europe" qu'il a appelée de ses voeux dans les discours d'Athènes et de la Sorbonne.

Si elle fait l'unanimité au sein de La République en marche (LREM), cette ambition proeuropéenne fracture aussi bien à gauche qu'à droite. Comme l'ont récemment montré les remous provoqués au sein de LR par le soutien d'Alain Juppé à "la capacité d'initiative" du président sur l'Europe.

- LR hostile -

A sa sortie de l'Elysée, Bernard Accoyer a expliqué que les Républicains étaient favorables au maintien de l'actuel mode de scrutin, qui "permet de garantir la proximité et le lien entre les territoires".

A l'opposé, le président du parti centriste UDI, Jean-Christophe Lagarde, a souhaité "le retour à un scrutin national" car "quoi de mieux qu'un débat national pour pouvoir démarrer la reconstruction de l'Europe?".

Cette option est aussi défendue par les Verts et le PS, dont le responsable Rachid Temal a jugé qu'elle était la "meilleure solution pour qu'il y ait un débat de fond".

LREM se prononcera sur cette question à l'issue d'"un débat interne", a indiqué son nouveau délégué général Christophe Castaner, pour qui les listes nationale ou régionales présentent chacune des avantages.

Estimant que la modification du mode de scrutin ne suffira pas "à réparer la fracture démocratique", Nicolas Dupont-Aignant (Debout la France) a réclamé à M. Macron un référendum sur le Ceta, l'accord commercial entre l'UE et le Canada.

M. Macron a également sondé ses interlocuteurs sur l'introduction de listes transnationales grâce à l'utilisation du quota des députés britanniques partant après le Brexit.

Mais pour M. Accoyer, un tel mode d’élection "ne pourrait se justifier que dans le cadre d’une organisation fédérale de l’UE".

M. Macron a par ailleurs reçu des avis plutôt positifs sur son projet de lancer des "conventions démocratiques" dans "toute l’Europe afin d'associer les citoyens européens à la refondation" de l’UE.

Ces débats seront utiles, selon David Cormant (Les Verts), s'ils "permettent de poser les questions qui fâchent" et ne se résument pas à "une animation socio-culturelle sur l'Europe".

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