Nouvelles accusations contre un candidat républicain, appelé à se désister

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 14 novembre 2017 - 00:21
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Une nouvelle femme a accusé lundi d'agression sexuelle le candidat républicain au Sénat Roy Moore, alors que les appels se multipliaient jusque dans son propre camp pour qu'il renonce à sa candidature.

L'ancien magistrat ultra-conservateur est candidat à la sénatoriale du 12 décembre dans l'Alabama, sa région d'origine dans le sud des Etats-Unis.

Le Washington Post avait publié jeudi le témoignage d'une femme affirmant avoir été victime d'attouchements au domicile de Roy Moore en 1979, alors qu'elle n'avait que 14 ans.

Le quotidien de la capitale fédérale avait également ouvert ses colonnes à trois autres femmes, qui témoignaient avoir chacune eu des rendez-vous galants avec celui qui était alors procureur adjoint --alors qu'elles étaient âgées de 18 ans ou moins. Elles ont dit qu'il n'y avait pas eu de contacts sexuels mais plusieurs ont dit avoir été embrassées.

Lundi, une autre femme, Beverly Nelson, 55 ans, a affirmé lors d'une conférence de presse à New York que Roy Moore l'avait agressée sexuellement un soir de janvier 1978, alors qu'elle n'avait que 16 ans. Elle a indiqué qu'il avait tenté de la violer dans sa voiture.

Selon cette femme, qui était alors serveuse dans un restaurant de Gadsden (Alabama), Roy Moore l'aurait subitement agrippée par la nuque pour tenter de la forcer à lui faire une fellation.

Beverly Nelson dit s'être débattue vigoureusement avant que le magistrat, qui avait alors 30 ans, ne renonce.

"Tu es une enfant", lui aurait-il dit avant de la laisser partir. "Je suis procureur du comté d'Etiwah. Si tu racontes ça à qui que ce soit, personne ne te croira."

En vertu des lois de l'Alabama, les faits allégués sont prescrits au civil comme au pénal.

Lors d'une brève déclaration à la presse, M. Moore a affirmé "sans aucune hésitation que c'est totalement faux. Je n'ai jamais fait ce qu'elle dit que j'ai fait".

"Je ne connais même pas cette femme. Je ne sais rien d'elle. Je ne sais même pas où est ou était ce restaurant", a-t-il poursuivi, dénonçant une "manoeuvre politique" qui "n'a rien à voir avec la réalité".

Sa femme depuis 32 ans, Kayla, a également dit quelques mots, affirmant que ces accusations étaient "fausses" et qu'il s'agissait de "la politique la plus moche" qu'elle ait jamais vue.

Mme Nelson a demandé, par la voix de son avocate, à ce que la commission judiciaire du Sénat convoque une audition dans les deux semaines pour lui permettre de témoigner, ainsi que les quatre autres femmes qui ont accusé Roy Moore.

Pour ne pas donner l'air de participer à une cabale politique contre un membre du parti républicain, la quinquagénaire a précisé qu'elle avait "soutenu Donald Trump".

- 'Je crois les femmes' -

Avant même cette nouvelle accusation, le chef de file républicain au Sénat Mitch McConnell avait déclaré que Roy Moore devait "se retirer" sans condition de la course au Sénat.

Vendredi, il demandait encore de façon moins tranchée à ce que M. Moore se retire "si ces allégations (étaient) vraies".

Le conditionnel n'est plus d'actualité pour le chef de la majorité: "Je crois les femmes", a déclaré lundi le puissant chef républicain.

"La personne qui devrait se retirer, c'est Mitch McConnell", a répliqué via Twitter, du tac au tac, Roy Moore, qui est soutenu par l'ex-conseiller présidentiel Stephen Bannon. "Il a trahi les conservateurs et doit être remplacé", a-t-il ajouté.

Mais à Washington, de plus en plus de voix républicaines s'élevaient pour demander à l'ancien magistrat de renoncer à briguer un siège au Sénat.

La quasi-totalité du groupe majoritaire de la chambre haute du Congrès lui a retiré son soutien. Le responsable de la campagne républicaine des sénatoriales, Cory Gardner, a même suggéré que si Roy Moore se maintenait et était élu le 12 décembre, "le Sénat devrait l'exclure" --ce qui serait une première pour un sénateur fraîchement élu.

Un autre élu est allé encore plus loin, le sénateur Jeff Flake de l'Arizona: "Si le choix doit se faire entre Roy Moore et un démocrate, ce sera le démocrate, sans hésitation", a-t-il dit lundi au Capitole à Washington.

Plusieurs républicains voudraient forcer Roy Moore à laisser sa place au sénateur sortant Luther Strange, qui avait perdu la primaire.

Une voie possible serait d'appeler à voter Luther Strange comme candidat libre, les électeurs ayant la possibilité d'inscrire à la main son nom sur leur bulletin de vote ("write-in").

Au milieu de tous ces appels à la renonciation, un représentant de l'Alabama au Congrès de Washington a apporté son soutien à M. Moore car le candidat démocrate "votera mal". "Les Etats-Unis font face à des problèmes très importants", a justifié Mo Brooks, cité sur le site du journal Roll Call,

Quant à la Maison Blanche, sa porte-parole Sarah Sanders avait indiqué vendredi, alors que Donald Trump était en tournée en Asie, que si les allégations étaient vraies, Roy Moore "devrait faire ce qu'il faut faire et se retirer".

L'exécutif américain n'a pas fait d'autre commentaire sur cette affaire depuis.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
26/04 à 18:30
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.