Affaire Ferrand - Après "Le Canard", un avocat fait des révélations : le ministre En Marche fragilisé avant les législatives
Il se dit "choqué" et n'hésite pas à parler d'un "enfumage". Alain Castel, l'avocat qui a encadré l'opération immobilière polémique impliquant le ministre de la Cohésion des territoires, se confie sur son sentiment par rapport à cette transaction dans les colonnes du journal Le Parisien. Et pour lui, pas de doute, si l'opération n'est pas forcément illégale, il s'agit bien d'une "manœuvre" visant à "s'enrichir". "Il faut appeler un chat un chat" déclare celui qui a une bonne connaissance du dossier et qui laisse entendre que certaines décisions avaient un but bien précis.
Concrètement, l'avocat explique que Richard Ferrand a signé en son nom propre le 23 décembre 2010 le compromis de vente sur l'immeuble qu'il prévoyait de faire louer ensuite aux Mutuelles de Bretagne. Il y est ajoutée une "condition suspensive", à savoir la "conclusion d'un bail commercial entre la SCI devant substituer M. Ferrand et les Mutuelles de Bretagne". C'est ensuite la SCI "Saca" gérée par sa compagne qui remportera le marché.
Or, Alain Castel s'interroge sur ces opérations: pourquoi Richard Ferrand, en tant que dirigeant des Mutuelles de Bretagne, et donc garant de l'intérêt de la structure, n'a-t-il pas préféré faire acheter directement les locaux par la mutuelle? Cette dernière aurait ainsi pu se retrouver propritaire d'un bien immobilier au bout d'une quinzaine d'années, ce qui aurait valorisé son patrimoine. Au lieu de cela, c'est la compagne du ministre qui se retrouve (via sa SCI) propriétaire du bien financé et restauré via les loyers versés par la mutuelle que dirigeait Richard Ferrand. L'avocat dénonce donc "un schéma moins éthique" laissant entendre un conflit d'intérêts possible, et estime qu'un "rapport spécial" devait être rédigé par un commissaire aux comptes dans ce genre de circonstances.
Benjamin Griveaux, le porte-parole de la République en Marche a rappelé lundi que Richard Ferrand et sa compagne ne sont "ni mariés, ni pacsés" et qu'il n'y a donc pas "d'enrichissement du premier à titre patrimonial". Quant au "sujet moral ou d'éthique, il sera tranché par les électeurs les 11 et 18 juin" lors des élections législatives.
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