Des associations se mobilisent contre la transmission des données des hébergements d'urgence aux autorités

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Par AFP - Paris
Publié le 06 juillet 2019 - 08:00
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le navire humanitaire Aquarius à Malte, le 15 août 2018
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© Matthew Mirabelli / AFP/Archives
Des membres de l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii) accueillent des demandeurs d'asile sauvés en Méditerranée à leur arrivée à l'aérport de Roissy, le 30 a
© Matthew Mirabelli / AFP/Archives

Quarante associations ont demandé au gouvernement de "renoncer" à la mesure obligeant les gestionnaires des hébergements de sans-abris de transmettre des listes des réfugiés et des demandeurs d'asile hébergés à l'Office français de l'immigration et de l'intégration (Ofii), dans un courrier consulté samedi par l'AFP.

D'ici quelques jours, les gestionnaires des hébergements vont devoir "communiquer mensuellement" à l'Ofii la liste des personnes hébergées (nom, prénom, date de naissance, statut, nationalité, adresse de l'hébergement) ayant présenté une demande d'asile et ayant obtenu le statut de réfugié.

Cette nouvelle mesure, mise en œuvre par le ministère de l'Intérieur, vise à relancer la "circulaire Collomb" du 12 décembre 2017, qui prévoyait d'envoyer dans les hébergements d'urgence des "équipes mobiles" chargées de recueillir des informations sur la situation administrative des personnes hébergées.

Dans une lettre envoyée au ministère de l'Intérieur, les signataires, qui rassemblent la "quasi-totalité" des acteurs de l'hébergement et de la lutte contre l'exclusion, "redoutent que cet échange d'informations ait en réalité pour finalité principale d'identifier les étrangers présents dans l'hébergement d'urgence afin de procéder à des contrôles et leur expulsion ou leur éloignement du territoire".

"En aucun cas, le 115 ne peut être placé sous tutelle du ministère de l'Intérieur ou de l'Ofii ni être en situation d'exercer des missions d'auxiliaire de police", ajoutent les associations dont la Fédération des acteurs de la solidarité ou Aurore, qui ont rencontré vendredi le ministre du Logement, Julien Denormandie.

Par ailleurs, elles rappellent que cette mesure "permettrait au ministère de l'Intérieur de disposer d'informations nominatives sur des personnes sans-abris, sans information ni accord de leur part", une disposition "particulièrement dangereuse".

Des réunions entre les gestionnaires, les directions départementales de l'Ofii et les préfectures seront aussi prévues tous les mois, auxquelles les associations sont aussi "fermement opposées".

Pour les pouvoirs publics, l'idée est de savoir qui exactement est hébergé dans ces centres saturés, afin de sortir ceux qui relèvent d'autres structures (notamment les étrangers aux statuts variés), et libérer des places pour les sans-abri.

Selon une estimation diffusée par le Monde, 11.000 demandeurs d'asile et 8.000 réfugiés seraient hébergés dans un hébergement d'urgence.

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