François Rebsamen : "après avoir partagé les idées, Nicolas Sarkozy reprend les formules" du FN

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Pierre Plottu
Publié le 04 mars 2015 - 09:59
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François Rebsamen à l'Elysée en mai 2014.
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©Philippe Wojazer/Reuters
"Le Front national n'est pas un parti comme les autres ", a assuré François Rebsamen.
©Philippe Wojazer/Reuters
François Rebsamen était l'invité de France Inter, ce mercredi matin. Le ministre du Travail est notamment revenu sur la situation sur le front du chômage, ainsi que sur la formule du "FNPS" employée par Nicolas Sarkozy récemment.

Areva affiche des pertes record

"J'ai reçu M. Varin (le président du conseil d'administration d'Areva, NDLR) avant-hier. Il faut redresser la barre et faciliter des rapprochements avec EDF".

"C'est un milliard d'euros qu'il faut trouver d'ici trois ans".

 

Vers des suppressions de postes?

"Non, non les cinq milliards de pertes, c'est énorme. On a fait le bilan, la conjoncture, les chantiers qui avaient dérapé".

"On va suivre ça de très près. S'il y avait des suppressions de postes, cela se ferait sans licenciements".

 

François Hollande a dit "contre le chômage, il n'y a pas de solution magique". Un aveu de défaite?

"C'est la réalité. Il faut avoir tout un panel de solutions. Pour l'instant elles ne marchent pas, je l'ai constaté puisque 2014 a été une mauvaise année sur le front du chômage".

"Janvier a été un meilleur mois. C'est vrai qu'un vol d'hirondelles ne fait pas le printemps, mais il vaut mieux voir voler des hirondelles que des oiseaux de mauvais augure".

"L'année commence mieux mais je n'en tire aucune conclusion hâtive. C'est une erreur de juger le chômage mois par mois, il vaut mieux attendre un trimestre".

 

La zone euro connaît son plus bas niveau de chômage, mais il s'aggrave en France

"Il y a des lourdeurs dans notre société et une histoire sociale différente. Nous n'avons pas développé par exemple le travail à temps partiel, nous n'avons pas 7,5 millions de +mini-jobs+ ou de contrat à zéro heures".

"Nous avons fait le choix de stabiliser et de donner, par le dialogue social, de la souplesse aux entreprises pour qu'elles puissent investir".  

"Il y a plus de travailleurs pauvres dans certains pays, mais ils travaillent".

"La conjoncture va s'améliorer cette année (…). Le Pacte de responsabilité va porter ses fruits, même si certaines branches ne s'engagent pas encore assez. Nous aurons une meilleure année 2015".

 

Les négociations sur l'assurance chômage

"Je ne pense pas qu'il y ait une volonté de modifier les règles (d'indemnisation, NDLR). Ce sont les partenaires sociaux qui gèrent l'UNEDIC".

"C'est au mois de mars 2016 qu'une nouvelle convention doit entrer en vigueur, ce que le Premier ministre leur a demandé, c'est d'y réfléchir en amont".

"Il y a un déficit de l'UNEDIC. Les partenaires sociaux ont respecté pour l'année 2014 les objectifs donnés en matière de déficit. Il y a maintenant le bilan de l'année 2015 à faire (…) nous voulons le faire assez vite, car cela impact les finances publiques".

"C'est la double peine: il y a plus de chômeurs à indemniser et moins de cotisations. Par contre, quand le chômage diminue, les cotisations augmentent. C'est arrivé qu'en une année, en 2006-2007, cinq milliards d'euros, d'un seul coup, soient retrouvés. La meilleure solution à l'assurance chômage, et bien c'est l'emploi".

 

La modernisation du dialogue social

"Il y aura une loi qui sera présentée au Conseil des ministres mi-avril et qui je l'espère sera votée avant la fin juillet".

"Les partenaires sociaux ont eu du mal à se mettre d'accord, mais ils n'étaient pas loin quand même. Je reprends le dossier, avec les objectifs et les orientations de négociation que j'avais donné aux partenaires sociaux. Pourra-t-on satisfaire tout le monde? Je n'en sais rien, ce que je veux surtout c'est satisfaire les salariés, faciliter la vie des entreprises, rendre plus efficace le dialogue social dans notre pays en enlevant par exemple les réunions inutiles, il y en a beaucoup".

 

Les syndicats vous reprochent votre absence sur la loi Macron

"Non seulement j'ai été associé mais j'ai travaillé avec Emmanuel Macron et même, au départ, Arnaud Montebourg".

"Les réponses ont été faites ensemble et je partage les orientations de cette loi. J'ai d'ailleurs rencontré tout les partenaires sociaux sur cette loi. Ils le savent très bien".

"J'ai pesé sur des dispositions. Par exemple (…) que sans d'accord il n'y aurait pas d'ouverture le dimanche".

 

Nicolas Sarkozy et le "FNPS"

"Après avoir, avec monsieur Buisson, partagé une partie des idées, il reprend maintenant les formules. Ce n'est pas comme ça qu'on combat le Front national, par des formules simplistes".

"Ça fait très peu créatif".

"Le Front national n'est pas un parti comme les autres. Il prône des idées d'exclusion, de repli sur soi, de nationalisme, d'individualisme forcené. Ce n'est pas notre esprit, celui du 11 janvier comme on l'a appelé, de la défense des valeurs républicaines. Cela devrait pousser monsieur Sarkozy à faire preuve de plus d'imagination que de trouver des formules et des slogans de ce genre".

 

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