Hollande veut continuer à jouer un rôle à la tête de "La France s'engage"

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Par AFP
Publié le 05 septembre 2017 - 21:16
Mis à jour le 06 septembre 2017 - 11:05
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L'ancien président François Hollande au Parc des Princes à Paris, le 25 août 2017
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
L'ancien président François Hollande au Parc des Princes à Paris, le 25 août 2017
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives

François Hollande a officiellement pris mardi soir la présidence de la fondation "La France s'engage", une fonction qui lui permettra de poursuivre son action en faveur de l'innovation sociale et de conforter sa volonté de plus en plus manifeste de peser dans le débat politique.

Près de quatre mois après avoir quitté l’Élysée, l'ancien président de la République a été élu président par le conseil d'administration de la fondation.

"La cohésion sociale et nationale ont été, et seront toujours au coeur de mon action", a affirmé l'ancien président, cité dans un communiqué de la fondation.

Déclarée d'utilité publique en mars, cette dernière prolonge le programme du même nom initié en 2014 par l'ancien chef de l’État et porté par l'ex-ministre socialiste de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner, visant à identifier et soutenir des initiatives socialement innovantes.

Dotée d'un budget de 30 millions d'euros annuels (dont 16,5 millions venant des fondateurs privés BNP, Total, Andros et Artemis, 8,5 millions d'argent public et environ 5 millions sous forme de moyens techniques ou humains mis à disposition par les partenaires), la fondation est en train de recruter une équipe de huit personnes.

Parmi elles, le directeur général Jean Saslawsky, ancien de Médecins du monde et d'Action contre la faim, nommé en juillet.

La Fondation sera hébergée à la Station F, "le plus grand campus de start-up au monde", fondé par Xavier Niel et hébergé sous la Halle Freyssinet à Paris (XIIIe).

François Hollande, "qui s'implique beaucoup dans le projet", "s'y rendra une fois par semaine", selon son entourage.

Pour l'ancien chef de l’État, "attaché affectivement" à cette "initiative concrète" qu'il a portée durant son quinquennat, c'est un moyen de "continuer à être utile", "une manière d'exprimer ses valeurs sans être dans la politique partisane ou élective", explique son ancien conseiller en communication Gaspard Gantzer.

"Indéniablement, c'est une tribune", où "il aura l'occasion de pointer des choses", "c'est une bonne transition pour continuer à être actif", dit un autre proche. En terme d'image, il peut "être intéressant pour François Hollande d'associer son nom à quelque chose d'innovant, à cette +french tech+ sociale et sociétale", note un troisième.

- 'Tout est toujours possible' -

Si Gaspard Gantzer n'a "jamais entendu François Hollande évoquer un retour en politique au sens classique", un autre proche du chef de l’État estime qu'avec lui, "tout est toujours possible". L'intéressé n'a-t-il d'ailleurs pas expressément affirmé qu'il ne se retirait pas de la vie politique ?

Durant tout l'été, l'ancien président a semblé brûler de revenir dans le jeu politique, malgré sa promesse de s'astreindre à une période de réserve.

Après avoir vanté son bilan fin juillet à Arles, l'ancien chef de l’État a adressé fin août à Angoulême une vigoureuse mise en garde à son successeur Emmanuel Macron, l'exhortant à ne pas "demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles".

Une manière pour l'ex-président de "rappeler à tout le monde qu'il était là", souligne un ami.

Ces prises de position n'ont pas fait l'unanimité, jusque dans son propre camp.

"J'ai du respect pour François Hollande (...) Mais il serait étrange que l'impossibilité qui a été la sienne de défendre son bilan devant les Français puisse motiver une tentation, durant les années qui viennent, de le justifier devant les journalistes", a répliqué Emmanuel Macron dans Le Point.

Un ancien député PS rallié à M. Macron prend moins de gants: "A un moment donné, quand les Français vous ont rangé sur l'étagère, vous restez sur l'étagère. On n'a pas tous à être spectateurs de la bataille de qui va l'emporter à Solférino et sur quelle ligne".

Le numéro deux du PS, Rachid Temal, semble lui aussi inviter François Hollande à rester en retrait. "Je ne crois pas que l'ancien président de la République souhaite faire comme Nicolas Sarkozy, passer de la présidence d'un pays à celle d'un parti", a lâché ce proche du premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis.

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