Jean-Jacques Urvoas sur l'espionnage : "nous sommes très mal défendus"

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AZ
Publié le 18 décembre 2014 - 10:10
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Jean-Jacques Urvoas en décembre 2013.
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Jean-Jacques Urvoas était au micro de France Inter ce jeudi matin.
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Jean-Jacques Urvoas était l'invité de France Inter ce jeudi matin. Trois jours après avoir remis au président de la République le rapport annuel de la délégation parlementaire au renseignement, le député PS du Finistère et président de la commission des lois à l'Assemblée en a dressé le constat.

Constat du rapport annuel de la délégation parlementaire au renseignement

"Tout le monde pille. On s'aperçoit qu'on n'a pas d'amis, pas d'alliés, on a que des intérêts. Nous sommes très mal défendus. On a constaté que la première arme de pillage c'est la loi, le droit, le droit américain par exemple".

"Elle impose à nos entreprises d'avoir en leur sein pendant trois années des modérateurs agréés par la justice américaine et qui ont accès à tous les secrets de nos entreprises. Nous n'avons aujourd'hui dans le droit français aucun moyen de nous y opposer".

"Quand il y a une suspicion ou une envie de commercer avec les Etats-Unis, vous pouvez être l'objet d'une procédure".

 

Vulnérabilité en matière d'espionnage économique

"La compétitivité des entreprises, les intérêts économiques sont au moins aussi importants que nos intérêts militaires. Il y a une vocation pédagogique dans notre démarche".

"Les chefs d'entreprises et les hauts fonctionnaires du ministère de l'Economie et des Finances n'ont aucune espèce de culture de sécurité et de renseignement, ce qui fait que nous sommes extrêmement fragiles".

"Nous avons des services de renseignements extrêmement bien organisés puis très efficaces. Nous pouvons être fiers de la communauté du renseignement française mais elle plaide souvent dans le vide".

"Quand on discute avec les hauts fonctionnaires de Bercy, quand on leur parle renseignement, ils ont tendance à considérer que l'élégance française fait que nous nous n'intéressons pas à ces choses là. Nous voulons attirer l'attention du gouvernement pour que cela change".

"Nous plaidons pour une évolution de la législation. Il faut protéger les PME. On peut parler de pillage et de prédation par nos alliés".

 

Espionnage informatique puni par la loi française

"On est plutôt bien défendu là-dessus. Les structures qui existent en France arrivent à faire ce travail d'éducation. Tous ces domaines cybers sont plutôt intégrés en termes de pédagogie".

"On sait que c'est une menace mais on a oublié qu'on pouvait tout simplement venir voler votre ordinateur. Pas besoin de le pénétrer, on peut tout simplement l'aspirer alors que vous êtes à côté".

 

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