Le budget de la Défense en baisse de 850 millions d'euros ? Le chef d'état-major menace de claquer la porte
Au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFMTV, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a assuré ce jeudi 13 que "le budget de l'armée augmentera fortement pendant la mandature". Mais une chose est sûre: à court terme, il va baisser. Bercy, qui veut mettre tous les ministères à la diète pour atteindre les objectifs de réduction du déficit promis, a annoncé que la Défense devrait se serrer la ceinture à hauteur de 850 millions d'euros pour l'année 2017. Un tempo pour le moins sensible pour une telle annonce, à la veille du 14 juillet et du traditionnel défilé militaire devant le chef de l'Etat.
"Le budget de l'Armée augmentera fortement pendant la mandature", assure néanmoins @CCastaner #BourdinDirect pic.twitter.com/b8wIDSC90v
— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 13 juillet 2017
D'autant que si une telle demande est généralement difficile à accepter, elle est particulièrement mal reçue par le monde de la Défense et les autorités militaires qui doivent frayer avec une menace terroriste élevée et des moyens utilisés au maximum de leurs capacités.
Pour protester contre un serrage de vis budgétaire, c'est le chef d'état-major des armées, le militaire qui est le responsable avec le président de la République du commandement des opérations militaires de toutes les armées françaises, qui a jeté un pavé dans la mare. Pierre de Villiers, en poste depuis 2014, a menacé de démissionner dans des termes, selon le quotidien Les Echos, pour le moins "rugueux": hors de question pour lui de se laisser "baiser" (sic) par Bercy.
Christophe Castaner a tenu à rassurer en rappelant que l'objectif reste que "le budget des armées pendant cette mandature soit en forte augmentation". Mais, en soufflant le chaud et le froid, il a rappelé que l'uniforme ne protégerait pas de l'effort en termes de comptes publics. "Ce qu’il fallait pour le ministre du Budget, c’est trouver 4,5 milliards, excusez-moi du peu, d’économies budgétaires. Tous les ministères y contribuent. Et sur certaines lignes du ministère des Armées, il y a la possibilité de décaler non pas des salaires, non pas la sécurité, non pas les militaires eux-mêmes, mais de décaler quelques commandes, sur du gros matériel par exemple, et c’est pour ça que nous avons identifié ces 850 millions". Pas sûr que le message soit très bien accueilli.
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