Macron admet des "erreurs" pour expliquer la crise des Gilets jaunes
Emmanuel Macron a reconnu, dans une interview diffusée dimanche 3 à la télévision italienne, avoir fait par le passé des "erreurs": lui et son gouvernement auraient été "trop rapides ou trop caricaturaux". Il voit y voir une explication, du moins, "en partie", à la crise des Gilets jaunes.
C'est un mea culpa qui ne va pas passer inaperçu, même s'il est prononcé du bout des lèvres. Lors d'une interview à la télévision italienne dimanche Emmanuel Macron a reconnu avoir fait des "erreurs" par le passé, qui expliqueraient "en partie" la crise actuelle des Gilets jaunes.
"Quand on va trop vite, qu’on est trop rapides ou trop caricaturaux, on fait des erreurs", a plaidé le chef de l’Etat à la Rai Uno. Et de poursuivre: "Moi, j’en ai fait d’ailleurs par le passé, c’est une partie de l’explication de la crise". "On ne peut pas laisser les gens qui ont besoin de travailler, de vivre, de bouger, face à une impossibilité de mobilité pour quelque raison que ce soit. Il faut les réconcilier. C’est par l’expertise scientifique, par le dialogue, la concertation et par l’innovation", a-t-il poursuivi.
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Dans le livre Le peuple et le président (ed. Plon) paru fin février, le chef de l'Etat avait déjà expliqué que la crise des Gilets jaunes traduisait "un gigantesque échec collectif" dont il disait prendre sa part. "Beaucoup de gens avaient honte de leur vie, de ne pas parvenir à s’en sortir malgré leurs efforts. C’est nous qui devons avoir honte", disait-il. Et d'ajouter: "C’est un gigantesque échec collectif, j’en prends ma part. Mais j’ai encore trois ans pour changer cela".
Emmanuel Macron avait profité de cet ouvrage pour décrire la solitude du pouvoir. "Qui m’a soutenu pendant la crise des gilets jaunes? Personne. C’est le peuple français qui m’a choisi, pas la République des partis. Je lui dois tout. Si j’échoue, j’aurai échoué pour lui et avec lui. Jamais contre lui", avait-il conclu.
A deux semaines de la fin du grand débat national qui doit permettre de sortir de la crise, la mobilisation des "Gilets jaunes" dans la rue était en léger repli samedi 2 pour l'Acte 16 avec quelque 39.300 manifestants en France contre 46.600 la semaine précédente, selon le ministère de l'Intérieur.
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