Macron et la sortie du nucléaire : la fermeture des centrales thermiques en "priorité"
Fermer les centrales thermiques et à charbon est prioritaire sur la sortie du nucléaire pour Emmanuel Macron. Lors de l'entretien diffusé dimanche 17, le président de la République s'est notamment exprimé sur les questions climatiques et écologique.
Sur l'épineuse question d'une éventuelle sortie du nucléaire, il a botté en touche, se remettant aux prochains rapports et décision de l'Autorité de sûreté nucléaire, lesquels n'interviendront pas avant 2019.
On comprend cependant bien que la sortie du nucléaire n'est pas prévue. Emmanuel Macron avait d'ailleurs évoqué dans son programme la nécessité de s'en remettre aux avis de l'ASN, mais aussi sa volonté de réduire "notre dépendance à l'énergie nucléaire avec l’objectif de 50% d’énergie nucléaire à l’horizon 2025", objectif finalement reporté d'au moins cinq ans. Il a également promis la fermeture de Fessenheim au moment de la mise en service de l’EPR de Flamanville.
Voir: L'objectif de baisse à 50% du nucléaire reporté à "l'échéance de 2030 à 2035"
Se posant en pragmatique, Emmanuel Macron a présenté le nucléaire comme un mal nécessaire pour lutter contre les émissions de CO2, plus préoccupantes pour lui: "On va fermer toutes les centrales thermiques et de charbon. En revanche, le nucléaire, c’est manière la plus décarbonée de faire de l’électricité. Je ne suis pas un idolâtre du nucléaire, mais il faut choisir ses priorités. Si je ferme demain une centrale nucléaire, ce n’est pas vrai que l’on peut développer tout de suite du renouvelable. (...) Une centrale nucléaire fournit de l'électricité toute l'année en continu. Le renouvelable, c'est une énergie intermittente ".
Thermique favorable à l'effet de serre, nucléaire dangereux et polluant, renouvelable limité en quantité comme en productivité: Emmanuel Macron a résumé la complexité de la situation en refusant de prendre une position de principe.
Lire aussi: Fessenheim totalement à l'arrêt pour maintenance
Prudence nécessaire jugeront certains, mais ce n'est pas le cas de David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV): "C'est toujours la même histoire, c'est un escamoteur. Il ne répond pas sur l'essentiel qu'est le nucléaire, qui est beaucoup plus cher que le renouvelable. (...) Si la France est autant en retard sur le renouvelable, c'est parce que nous avons tout misé sur le nucléaire. Notre seule chance pour sortir du boulet nucléaire est d'assumer et de dire qu'on arrête"; a-t-il déclaré à Franceinfo.
Il faut dire que les ambitions écologiques d'Emmanuel Macron sont ailleurs, sur la question du réchauffement climatique et de ses enjeux diplomatiques. Il se présente en effet comme l'un de ceux (celui?) qui pourra stopper la dérive de Donald Trump.
"Donald Trump est une bénédiction pour celles et ceux qui veulent avoir l'air d'être écologiste sans être vraiment écologiste. À côté de Donald Trump, tout le monde a l'air écologiste", juge de son côté David Cormand.
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