Migrants : l'Aquarius en route pour Marseille, Macron face à ses déclarations

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La rédaction de France-Soir
Publié le 24 septembre 2018 - 23:03
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L'Aquarius armé par SOS Mediterranée et MSF quitte le port de Marseille le 1er août 2018
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© BORIS HORVAT / AFP/Archives
L'Aquarius a demandé à débarquer 58 migrants à Marseille, alors qu'Emmanuel Macron avait dénoncé le "cynisme" de l'Italie qui refuse désormais de les accueillir.
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Emmanuel Macron avait largement fustigél e refus de l'Italie d'accueillir l'Aquarius et ses migrants. Le navire a demandé ce lundi l'autorisation de rejoindre Marseille, mais encore une fois, l'exécutif se retranche derrière le droit international pour affirmer que ce n'est pas à la France d'accueillir les 58 migrants présents à bord.

L'Aquarius -le navire affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières pour secourir les migrants- était ce lundi 24 "en route vers Marseille" après avoir demandé "à titre exceptionnel" aux autorités l'autorisation de débarquer les 58 migrants secourus à son bord.

Une demande qui met Emmanuel Macron dans une situation inconfortable, car s'il a martelé une " ligne de fermeté et d'humanité", le président de la République avait également utilisé la précédente demande de l'Aquarius pour fustiger les nationalistes hongrois et italiens.

Voir: L'Aquarius demande à accoster en France, Paris préfère une "solution européenne"

L'Italie refuse en effet désormais d'accueillir les bateaux des ONG dans ses ports. Une politique qu'Emmanuel Macron avait taxée de "cynisme" et d'"irresponsabilité" en juin dernier. "Si un bateau avait la France pour rive la plus proche, il pourrait accoster" en France car "c'est le respect du droit international", avait-il alors affirmé. Une déclaration aux conséquences limitées puisque c'était finalement l'Espagne qui avait accueilli le bâtiment, pourtant passé près des côtes françaises.

Si l'exécutif avait par la suite proposé son assistance et d'accueillir une partie de ceux éligibles au droit d'asile, cette posture avait été dénoncée jusqu'au sein de la majorité.

La France acceptera-t-elle cette fois d'accueillir l'Aquarius. Déjà le gouvernement semble se réfugier derrière la règle du "port le plus proche". "En l'occurrence ce n'est pas Marseille", a précisé ce lundi soir le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, sur Canal+. Matignon a d'abord indiqué chercher "une solution européenne". Des propos qui risquent d'être mal vus après qu'Emmanuel Macron a érigé la France en "ennemi du nationalisme, de la politique de haine, de l’Europe qui doit payer ce qui nous arrange et n’imposerait aucune forme de responsabilité et de solidarité".

"Le principe de non refoulement prévu par la Convention de Genève impose à la France de donner à l'errance de ces personnes une réponse humanitaire et juridique : les accueillir d’abord, observer leur situation administrative ensuite", avait fait remarquer le Défenseur des droits Jacques Toubon après le premier refus de la France.

Selon un sondage OpinionWay publié en juin dernier, 56% des Français estiment que la France a fait le bon choix en n'accueillant pas l'Aquarius, contre 42% à penser le contraire (2% ne se sont pas prononcés).

Lire aussi:

Le Panama annonce qu'il retire son pavillon à l'Aquarius

Aquarius: pour le Défenseur des droits, il fallait "accueillir d'abord"

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