Mouvement sociaux : à quand "la sortie de crise" ?
Une "semaine de tous les dangers" s'annonce sur le front social avec des grèves, illimitées pour certaines, dans les transports, au grand dam de la presse qui juge ce mardi 31 qu'il faut désormais "sortir" de cette "France en mode panne". "Par ici la sortie de crise", titre Libération qui a "ausculté" les pistes pouvant dénouer le conflit. "La porte de sortie existe. Encore faut-il vouloir l'ouvrir…", rappelle Laurent Joffrin, qui regrette que le gouvernement "préfère attendre le résultat de cette semaine de grèves diverses et variées avant de tenter une ouverture".
L'Humanité, dans un éditorial signé Michel Guilloux, fustige d'ailleurs "les petites manœuvres de division décidées en haut lieu (qui) n'ont manifestement pas trop d'effet sur la détermination des salariés en mouvement". Il est vrai, constate Guillaume Goubert dans La Croix, qu'il "est toujours difficile, lorsque le ton est monté, de trouver une issue sans perdre la face". "De ce point de vue, le tempérament des deux principaux protagonistes, Manuel Valls et Philippe Martinez, ne facilite peut-être pas les choses".
Renvoyant les deux protagonistes dos à dos, Jean Levallois dans La Presse de la Manche déplore "quelques erreurs partagées (qui) ont abouti à la situation présente". Désormais, "il faut en sortir. Avec dignité". "Dans cette affaire, c'est la sortie de crise qui est en point de mire" et "Martinez doit sortir en vainqueur et Valls doit sortir invaincu. Un difficile équilibre à trouver", reconnaît Yann Marec dans Le Midi libre.
Dans La Nouvelle République du Centre Ouest, Denis Daumin s'inquiète de cette "France en mode panne", qui "attend et subit". Yolande Baldeweck se demande dans L'Alsace "combien de temps le gouvernement pourra-t-il encore jouer la montre?" Certes, "de retour du G7, François Hollande, pressé de toutes parts de trancher le noeud gordien de la loi El Khomri, va devoir renouer, dans son art consommé de la synthèse, avec le fil (coupé) du dialogue social pour trouver une sortie de crise", commente Pierre Cavret dans Ouest France.
C'est déjà fait, à en croire Les Dernières Nouvelles d'Alsace. "L'Élysée est devenu le bureau des pleurs et des consolations, tandis que Matignon est un lieu de douleur et de rancœur", estime Didier Rose. Le Figaro soupçonne d'ailleurs François Hollande d'avoir "trouvé une idée lumineuse pour mettre un terme aux mouvements sociaux": "signer des chèques à tous ceux qui grognent ou font mine de grogner". "Le problème de cette fuite en avant est qu'elle mène tout droit à la catastrophe", prophétise Gaëtan de Capèle.
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