Roland Dumas estime que Manuel Valls est "probablement" sous influence juive

C’est une petite phrase qui crée déjà une véritable polémique. Invité ce lundi matin sur BFMTV et RMC, Roland Dumas a estimé que Manuel Valls était "probablement" sous influence juive.

"Il a des alliances personnelles qui font qu'il a des préjugés", a-t-il déclaré dans un discours décousu au micro de Jean-Jacques Bourdin. "Sous prétexte que je défends les Arabes contre les Israéliens, il m'a agressé un jour alors que je le connais à peine... Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un, quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui".

Cet ancien poids lourds du mitterrandisme faisait référence, sans la nommer, à Anne Gravoin l’épouse de Manuel Valls, de confession juive.

L’ancien ministre socialiste des Affaires étrangères a également dénoncé l’utilisation du terme "islamo-fascisme", prononcé un peu plus tôt dans la journée par Manuel Valls, à la suite des attentats de Copenhague. "Le fascisme, ce n’était pas ça, l'hitlerisme non plus, il ne faut pas exagérer. Il y a une sorte d'escalade qui se produit, moi j'appelle à la raison".

"Un complotisme délirant"

Les propos de Roland Dumas ont suscité une vague d’indignation dans la classe politique, notamment au parti socialiste. Le président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone s’est dit "révolté" contre des paroles "qui relèvent un antisémitisme ordinaire et un complotisme délirant", tandis que Bruno Le Roux, patron des députés PS, se sent "révulsé". "A un moment où il faut combattre l'antisémitisme, c'est honteux", a-t-il fustigé.

Le député socialiste Jean-Jacques Urvoas a manié l’ironie en se déclarant gaulliste pour la première fois. "La vieillesse est un naufrage", a-t-il lâché, en reprenant des mots de Chateaubriand, utilisés par le général De Gaulle.

"Pas d’excuses dans l’âge : jeunes, vieux, c’est le même antisémitisme qui va des mots au meurtre", a twitté le député Jérôme Guedj. Un autre parlementaire, proche de Manuel Valls, le sénateur PS du Val-de-Marne Luc Carvounas, a condamné pour sa part des "propos nauséabonds".