"Venez à Paris !" : opération séduction à Tokyo du duo Hidalgo-Pécresse

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 février 2016 - 16:42
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Valérie Pécresse et Anne Hidalgo.
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©Toshifumi Kitamura/AFP
"L'état d'urgence fait peur aux Japonais, pour eux c'est comme si la France était en guerre", selon un professionnel du tourisme japonais.
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C'est une autre conséquence des terribles attentats qui ont frappé la France, et plus particulièrement l'Ile-de-France, tout au long de l'année 2015: la fuite des touristes. La maire de Paris Anne Hidalgo et la président de la région capitale Valérie Pécresse sont ainsi au Japon pour convaincre les habitants de l'île que l'Hexagone est bien une destination sûre.

La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), et la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR), se sont livrés ce lundi 29 au Japon à une opération de reconquête des touristes japonais, nombreux à éviter la France depuis les attentats.

"Il faut revenir!", a lancé Mme Hidalgo au premier jour d'une visite de trois jours dans l'archipel, à Tokyo puis Hiroshima. "Venez à Paris, nous avons bien sûr souffert, mais aujourd'hui à Paris on vit, on travaille, on sort". "La menace terroriste existe aujourd'hui dans presque toutes les villes du monde, mais nous avons pris des moyens avec le gouvernement pour que la sécurité soit assurée dans les transports et sur les sites touristiques", a-t-elle insisté.

Sur les dix premiers mois de 2015, le nombre de visiteurs japonais a reculé de 20% par rapport à celui d'un an plus tôt, à la suite de l'attaque de Charlie Hebdo, une tendance qui s'est accélérée en novembre (-30%) dans la foulée des attentats qui ont fait 130 morts à Paris, selon des chiffres communiqués à l'AFP.

Face à cette chute, ce déplacement vise donc à rassurer, alors que le ministère japonais des Affaires étrangères appelle sur son site internet ses ressortissants à "être vigilants" dans les lieux publics -transports, sites touristiques, grands magasins et marchés. Il s'agit aussi d'expliquer ce qu'est l'état d'urgence, un terme que beaucoup de Japonais assimilent à "couvre-feu et restrictions de circulation".

"Il y a au fond une incompréhension sur l'état d'urgence que nous venons lever ici", a noté Mme Pécresse. "L'état d'urgence, cela veut dire de la sécurité renforcée pour tous, mais ça ne veut pas dire que la vie normale n'a pas repris. L'état d'urgence n'est là que pour protéger davantage". Deux femmes, qui plus est de bords politiques différents, tout un "symbole", s'est amusée l'élue de droite, qui a prononcé quelques mots de japonais, langue qu'elle connaît pour avoir étudié dans le pays.

"L'état d'urgence fait peur aux Japonais, pour eux c'est comme si la France était en guerre", a confirmé Jungo Kikuma, représentant de la JATA (Japan association of travel agents), à l'issue d'une rencontre avec les élues. Malgré sa longue expérience dans le métier, il dit n'avoir jamais constaté un tel désamour des Japonais pour la France, et plus généralement l'Europe, même s'il observe un frémissement depuis le lancement de la récente offensive.

La France, qui accueille habituellement plus de 700.000 Japonais par an mène depuis janvier une série d'actions (campagne de communication, réunion avec des voyagistes, travail auprès des médias japonais...) pour "recréer l'envie de voyager", explique Frédéric Mazenq, directeur au Japon de l'organe de promotion du tourisme français Atout France. L'enjeu n'est pas négligeable car le tourisme nippon est très lucratif: c'est la première clientèle internationale en termes de dépenses à Paris-Ile-de-France, avec 205 euros déboursés par jour et par personne, hors hébergement.

"Les Japonais sont très sensibles aux questions de sécurité, reflet de la vie au Japon où le cadre de vie est très contrôlé, très sûr", souligne M. Mazenq. "C'est un marché qui réagit très vite, mais qui revient aussi, même si ça prend un certain temps. Il faut que cette dimension d'insécurité s'estompe dans la conscience collective", relève-t-il. "On essaie d'accélérer ce processus", mais prévient-il, "s'il devait se passer autre chose, les cartes seraient aussitôt rebattues".

 

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