Homophobie : ces pays qui pratiquent encore la peine de mort

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S.V.
Publié le 17 mai 2011 - 15:05
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Un Guinéen doit être renvoyé dans son pays d'origine où l'homosexualité est passible d'une peine allant jusqu'à trois ans de prison
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© RAUL ARBOLEDA / AFP/Archives
En 2010, 76 états dans le monde pénalisaient encore les relations homosexuelles.
© RAUL ARBOLEDA / AFP/Archives

En cette 7e journée de lutte internationale contre l'homophobie, FranceSoir.fr dresse l'état des lieux de la pénalisation de l'homosexualité dans le monde, celle-ci pouvant aller jusqu'à la peine de mort dans certains pays.

L'homosexualité n'est plus un crime en France depuis 1982. Mais 21 ans après sa suppression de la liste des maladies mentales par l'OMS, environ 80 états (76 en 2010) continuent encore à pénaliser les gays, lesbiennes et trans avec des peines de prison pouvant aller de dix ans jusqu'à la perpétuité voire la peine de mort. C'est en Afrique que la liberté des homosexuels est la plus bafouée. Pour ce seul continent, 39 pays en 2010 sur 53 pénalisaient encore les relations homosexuelles. Quatre d'entre eux pratiquant même la peine de mort : Mauritanie, Soudan, 12 États du Nigeria et les parties méridionales de la Somalie.

Les trois autres pays au monde appliquant encore, contre les homosexuels, la condamnation ultime de la peine de mort - également abolie dans 95 pays à ce jour pour tous les crimes – se trouvent chacun en Asie : Arabie saoudite, Iran, Yémen.

L'Asie arrive aussi juste après l'Afrique dans le sombre palmarès de la pénalisation des relations homosexuelles. Elle compte en effet sur son sol 22 pays et territoires où la Justice condamne encore les actes sexuels gays, tels le Liban, la Malaisie, la Syrie, le Qatar ou encore la bande de Gaza.

La Turquie, l'un des pays précurseurs

Avec une précipitation ces vingt dernières années, l'Europe et l'Amérique du Nord ont réussi à ôter de leur législation toute pénalisation de l'homosexualité, à part en République turque de Chypre du Nord qui n'est cependant pas reconnue internationalement. Et pourtant, en ce qui concerne la Turquie, elle fut un des pays précurseurs à dépénaliser les relations homosexuelles lorsqu'en 1858, sous l'Empire Ottoman, la sodomie a été retirée de la liste des crimes. Aujourd'hui, elle ne pratique toujours aucune pénalisation contre l'homosexualité. 

Suivent ce triste classement continental, l'Amérique Latine en comptant les Caraïbes, avec des pays et des îles tels que le Belize, la Jamaïque, ou encore le Guyana, puis l'Océanie avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Salomon, Tonga, ainsi que les îles Cook, associées à la Nouvelle-Zélande.

La pénalisation aggrave les discriminations

Sans compter les actes homophobes qui persistent tout de même dans les pays où l'homosexualité n'est plus un crime, la pénalisation dans les autres pays engendre encore des stigmatisations et des discriminations sanitaires très importantes. En effet, seuls 18% des pays dans le monde ont mis en place des programmes de prévention VIH spécifiques en direction des minorités sexuelles en 2011.

Par ailleurs, en Ouganda, où l'homosexualité est déjà punie par des peines de prison à perpétuité, la discrimination a encore monté d'un cran ces derniers jours. Accusés de propager le sida et de détruire la société ougandaise, la communauté gay a été victime la semaine dernière d'une tentative du parlement ougandais d'appliquer là son encontre la peine de mort. Arrêté in extremis face à la couverture mondiale dans la presse, le projet de loi a été depuis effacé des registres parlementaires en Ouganda. S'il devait être à nouveau examiné par l'Assemblée ougandaise, il faudrait d'abord qu'un nouveau projet de loi passe par l'ensemble du processus parlementaire, ce qui avait pris 18 mois à celui-ci.

AIDES veut contraindre les pays de l'ONU

Dernièrement, 85 pays ont ratifié, pour la première fois, le 22 mars, une Déclaration pour la dépénalisation universelle de l’homosexualité lors du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève. Mais en France, AIDES encourage encore à franchir une nouvelle étape, plus contraignante et faisant force de loi au sein de tous les pays de l’ONU pour dépénaliser l'homosexualité, en créant une résolution onusienne.

Source 2010, Ilga, (International lesbian, gay, bisexual, trans and intersex association)

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