La Corée du Nord accuse Trump de lui avoir "déclaré la guerre"

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Par AFP
Publié le 25 septembre 2017 - 20:41
Mis à jour le 26 septembre 2017 - 11:30
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Le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, à New York, le 25 septembre 2017
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© Jewel SAMAD / AFP
Le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, à New York, le 25 septembre 2017
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La Maison Blanche a balayé comme autant d'absurdités les propos de la Corée du Nord qui a accusé Donald Trump de lui avoir "déclaré la guerre", assurant aussi être prête à se défendre en abattant les bombardiers américains.

"Tous les Etats membres (de l'ONU) et le monde entier devraient clairement se rappeler que ce sont les États-Unis qui ont les premiers déclaré la guerre à notre pays", a lancé lundi à des journalistes à New York le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho.

Il répondait au président américain qui a prévenu au cours du weekend sur Twitter que le régime nord-coréen n'en "aurait plus pour très longtemps" s'il continuait à se montrer menaçant.

M. Ri, qui a participé à l'assemblée générale de l'ONU, a déclaré que la communauté internationale souhaitait que "la guerre des mots" ne "se transforme pas en véritables actions".

Mais "Trump a affirmé que nos dirigeants n'allaient plus être au pouvoir pour longtemps". "La question de savoir qui ne restera pas là longtemps va trouver une réponse".

"Nous n'avons pas déclaré la guerre à la Corée du Nord et, franchement, une telle suggestion est absurde", a rétorqué Sarah Huckabee-Sanders, porte-parole de l'exécutif américain.

Les craintes suscitées par les programmes balistique et nucléaire de Pyongyang ont dominé les débats à l'ONU. S'y ajoute la peur que cette surenchère rhétorique ne déclenche une guerre accidentellement.

Samedi, dans une démonstration de force, les États-Unis ont fait voler leurs avions près de la Corée du Nord, ajoutant la pression militaire aux tensions verbales.

- "Voler partout" -

"Depuis que les États-Unis ont déclaré une guerre à notre pays, nous avons tous les droits pour prendre des contre-mesures, y compris d'abattre des bombardiers stratégiques, même s'ils ne se trouvent pas encore dans l'espace aérien de notre pays", a menacé le ministre nord-coréen.

"Nous avons le droit de voler, de naviguer et d'opérer partout dans le monde où c'est légalement permis", a fait valoir le Pentagone.

D'après le renseignement sud-coréen (NIS), cette présence des bombardiers B-1B Lancer ne semblait pas avoir été décelée par Pyongyang. Mais depuis, le Nord a renforcé ses défenses côtières.

"La Corée du Nord a déplacé ses avions de guerre et a renforcé ses défenses sur sa côte orientale", a déclaré Lee Cheol-Woo, président de la Commission parlementaire du renseignement.

Face à la rhétorique belliqueuse, Séoul a appelé à calmer le jeu. Il faut "éviter une escalade ultérieure des tensions ou des affrontements militaires accidentels qui pourraient rapidement dégénérer", a dit à Washington la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères, Kang Kyung-Wha.

La Corée du Sud avait déjà laissé transparaître son malaise lorsque le président américain avait menacé de "détruire totalement" la Corée du Nord si ce pays attaquait les États-Unis lors de sa première allocution à la tribune des Nations unies.

Séoul est à une cinquantaine de kilomètres de la frontière qui divise la péninsule.

A l'ONU, Donald Trump avait aussi qualifié le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un "d'homme fusée" embarqué dans une "mission suicide".

- "Gâteux" -

Au même endroit, Ri Yong Ho avait déjà dénoncé ces propos, qualifiant le président américain de "personne dérangée" et "mégalomane".

Kim Jong-Un lui-même s'est livré à une attaque personnelle contre M. Trump, accusé d'être "un gâteux mentalement dérangé".

Ces échanges verbaux, d'une violence rare, ont suscité de multiples appels au calme, notamment de Moscou.

"Quand vous avez une aggravation de la tension, de la rhétorique, alors vous avez un risque d'erreur" qui peut conduire "à de mauvaises compréhensions", a réagi lundi le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "La seule solution est une solution politique".

Vendredi à l'ONU, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov avait réclamé que les cerveaux échauffés "se refroidissent". Il faut privilégier "l'approche raisonnable et non émotionnelle - au lieu d'avoir une cour d'école où les enfants se battent sans que personne ne puisse les arrêter".

En un peu plus d'un mois, le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé deux séries de sanctions économiques (les 5 août et 11 septembre) chaque fois plus sévères pour contraindre Pyongyang à revenir à la table des négociations. Washington a pris le 21 septembre de nouvelles sanctions économiques unilatérales.

"Notre objectif reste le même; nous cherchons une dénucléarisation pacifique de la péninsule coréenne", a fait valoir la Maison Blanche, évoquant une "pression économique et diplomatique" aussi forte que possible.

La semaine dernière, le Nord a menacé de procéder à un essai de bombe H dans l'océan Pacifique. Ce serait "une démonstration choquante d'irresponsabilité", a jugé le secrétaire américain à la Défense, Jim Mattis. Sans répondre à une question lui demandant s'il s'agirait alors d'un acte de guerre.

prh-cml-sh-klm/ev/lch

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