L'expérience de l'austérité "a échoué" en Grèce, clame Alexis Tsipras
Il dit "non" au Grexit, mais pas "oui" à tout. Voilà en substance le message qu'est venu délivrer Alexis Tsipras au Parlement européen, ce mercredi matin. Lors de son intervention face aux eurodéputés, le Premier ministre grec s'est dit "prêt à prendre (ses) responsabilités historiques" et en a appelé à "un compromis honorable pour éviter la rupture".
"Nous avons reçu mandat pour trouver une solution durable et juste en évitant les écueils du passé qui avaient condamné l’économie grecque. Nous voulons un compromis honorable pour éviter la rupture. Nous sommes tous conscients des enjeux et nous sommes prêts à prendre nos responsabilités historiques", a entamé Alexis Tsipras face aux élus européens. Intervenant après le président du Conseil européen Donald Tusk, qui a notamment estimé que l'"incapacité à trouver un accord pourrait entraîner la faillite de la Grèce", le Premier ministre grec en a appelé à "un accord mais qui montre une possibilité de sortie de la crise, qui montre qu’il y a de la lumière au bout du tunnel".
La Grèce "est devenue un champ d’expérimentation de l’austérité. Mais cette expérience a échoué. Le chômage a explosé, tout comme la dette", a-t-il ainsi dénoncé. Il veut donc demander dès ce mercredi, l'intervention du MES (mécanisme européen de stabilité) afin d'obtenir une aide qui ne soit "pas supportée par les contribuables européens".
Alexis Tsipras a enfin reconnu que si son pays "est dans cette situation (…) c’est parce que pendant des décennies les gouvernements successifs ont gouverné de manière clientéliste". Il a ainsi fustigé les "mentalités qui ont enfoncé la Grèce et qui sont en train d’enfoncer l’eurozone avec elle", citant pêle-mêle les "oligarchies", les "cartels", la "fraude et l’évasion fiscale" ou encore la "corruption" auxquels il a opposé son objectif de modernisation de l'Etat.
"Ce qu’on a coutume d’appeler la crise grecque est l’impossibilité de l’eurozone à trouver une solution à l’endettement qui s’enlise. A problème européen, il faut une solution européenne. L’histoire de l’Europe et une histoire de conflit qui finissent par des compromis, une histoire de dignité", a conclu le Premier ministre grec. Avant d'en appeler à ce que "chacun (prenne) ses responsabilités historiques".
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