Indelec : l'arme anti-coup de foudre

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 03 mars 2015 - 12:58
Mis à jour le 09 mars 2015 - 01:04
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Des employés de l'entreprise Intelec.
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Arnaud Lefort, PDG d'Indelec, présente le produit phare de sa société, le paratonnerre Prevectron.
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Créée en 1955, la PME douaisienne Indelec est spécialisée dans la protection contre la foudre. Un marché de niche où l’entreprise a su innover pour se hisser, avec des produits 100% made in France, parmi les principaux acteurs mondiaux.

Quand on pense "coup de foudre" et "France", on peut s’imaginer un couple d’amoureux s’embrassant devant la tour Eiffel ou le Sacré-Cœur, le jour de la Saint-Valentin. Eh bien pas du tout. Le vrai spécialiste du coup de foudre dans l’Hexagone, c’est Indelec.

Petite entreprise de 200 salariés installée à Douai (Nord) depuis près de 60 ans, cette société est spécialiste des paratonnerres à dispositif d’amorçage (PDA). Et compte, avec un chiffre d’affaires de 30 millions d’euros en 2014 (50% d’augmentation en quatre ans, malgré une stagnation entre 2013 et 2014), parmi les leaders mondiaux de ce marché de niche.

Pourtant, lorsque Louis Lefort crée Indelec en 1955, rien ne présage un avenir aussi radieux. Au départ simple revendeur pour un fabricant belge de paratonnerres, le fondateur de la société en vient très rapidement à fabriquer ses propres produits. Et ça marche, puisque l’entreprise douaisienne se classe aujourd’hui "parmi les trois principaux acteurs mondiaux dans le secteur des PDA", assure à FranceSoir Arnaud Lefort, PDG de la société et fils du fondateur.

Eclair de génie

Ce qui fait la force de cette PME familiale tient en un mot: l’innovation. Indelec consacre ainsi près de 5% de son chiffre d’affaires à la recherche et au développement et a créé son propre centre de recherche sur la foudre. Ses produits sont ainsi bien plus que les simples tiges de métal auxquelles on pense en parlant de paratonnerres.

Le Prevectron, produit phare de la marque à la technologie brevetée, est ce qu’on appelle un paratonnerre "actif". Sous son design un rien effrayant –il ferait presque penser à un instrument de torture– se cache un petit bijou de technicité et d’ingénierie. Car l’objet ne se contente pas de capturer et de détourner la foudre, il l’attire.

Pour comprendre schématiquement son principe, il faut déjà savoir qu’un éclair se forme lorsque deux courants électriques, l’un descendant et l’autre ascendant, se rejoignent. De ce fait, quand les capteurs du Prevectron "sentent" l’augmentation de la charge électrique de l’air propre à un orage, ils déclenchent de petites étincelles. Celles-ci jouent le rôle de courants ascendants et piègent la foudre dans un rayon donné. "Comparés à un système passif, le Prevectron multiplie par près de cinq la surface protégée", assure ainsi Arnaud Lefort, qui n’hésite pas à parler d'un dispositif "intelligent".

L’autre atout d’Indelec, c’est son développement à l’international. "Trois produits sur quatre qui sortent de notre usine de Douai sont exportés", se félicite le dirigeant, pas peu fier du succès de ses paratonnerres 100% made in France ("même nos sous-traitants sont en grande majorité locaux ou au moins Français", affirme-t-il).

Les principaux clients de la PME se situent ainsi en Asie du Sud-Ouest et en Amérique centrale, deux pays où la météorologie capricieuse (à cause de la mousson) explique de forts besoins en matériels de prévention contre la foudre.

Prendre de la hauteur

Aujourd’hui, Indelec est présente dans 80 pays et ses dispositifs équipent beaucoup de sites industriels de par le monde, mais pas seulement. Le château de Versailles, l’Acropole d’Athènes, le temple d’Angkor Vat au Cambodge, le Palais national du Mexique… tous ces monuments sont protégés par la société douaisienne. A l’inverse, les marchés de particuliers sont très difficiles et la demande quasi-inexistante.

Nouveau segment porteur identifié par la PME, la "sécurité en hauteur". Un vocable désignant le balisage aérien de lignes à haute tension ou d’éoliennes, par exemple. Elle a ainsi racheté, en 2004, une entreprise spécialisée dans ce domaine et compte notamment sur cette diversification pour continuer à se développer.

Forte de son succès, Indelec vise "une croissance annuelle de 10%" de son chiffre d’affaires pour les prochains exercices, dès cette année. Ambitieux? "Nous n’avons pas toujours été leader, et ce n’est pas en nous endormant sur nos acquis que nous les resterons", répond très sereinement Arnaud Lefort, bien décidé à faire parler la foudre.

 

 

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