Fermeture entérinée de la SAM, sous-traitant de Renault, les salariés occupent l'usine

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Par AFP - Toulouse
Publié le 26 novembre 2021 - 14:08
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Des salariés de l'équipementier SAM affichent les portraits des membres du personnel sur les murs de l'usine, à Viviez, dans l'Aveyron, le 26 novembre 2021
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© Valentine CHAPUIS / AFP
Des salariés de l'équipementier SAM affichent les portraits des membres du personnel sur les murs de l'usine, à Viviez, dans l'Aveyron, le 26 novembre 2021
© Valentine CHAPUIS / AFP

L'équipementier automobile SAM, qui emploie 350 personnes dans le bassin d'emploi sinistré de Decazeville, va immédiatement cesser son activité, a décidé vendredi le tribunal de commerce de Toulouse, alors que les salariés occupent l'usine et que des élus expriment leur "indignation".

"Ayant pris acte de la position de Renault", qui a refusé de soutenir l'unique projet de reprise, le tribunal "met fin (...) à la poursuite d'activité autorisée jusqu'au 10 décembre 2021, dans le cadre de la liquidation judiciaire", écrit-il dans son jugement.

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la Société aveyronnaise de métallurgie (SAM), installée à Viviez sur les hauteurs de Decazeville, dans l'Aveyron, avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis, le 16 septembre dernier, en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité jusqu'au 10 décembre.

Pour le tribunal de commerce, "il conviendra" de "procéder aux licenciements tels que prévus" dans le code du commerce, "ainsi qu'aux opérations de liquidation prévues" également dans ce code pour ce type de situation.

Unique donneur d'ordre de la SAM, Renault a sonné le glas des espoirs des salariés en refusant mardi de soutenir le seul projet de reprise de son sous-traitant par un de ses ex-dirigeants, Patrick Bellity, estimant qu'il "ne présentait pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires". Ce plan de reprise était soutenu financièrement par l'Etat et la région Occitanie.

Le constructeur automobile "poursuivra le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d'emploi au sein du Renault Group", a-t-il aussi assuré.

- "Dégoût" -

Vendredi à l'usine, les salariés ne baissaient pas les bras.

"L'assemblée générale vient de décider à l'unanimité de poursuivre l'occupation de l'usine, de ne pas respecter la décision de justice totalement illégale. Ils sont déterminés et ils ne lâcheront rien", a déclaré David Gistau, responsable départemental de la CGT.

L'occupation va se "poursuivre jusqu'à ce que nous puissions obtenir ce que nous exigeons, à savoir que Renault et l'Etat respectent leurs engagements sur le maintien de 250 emplois et de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires", a-t-il dit.

"Pour nous déloger, il faudra qu'ils emploient la force!", a-t-il averti.

Après leur assemblée générale, les salariés ont fondu du métal sur la D 840, la route qui passe devant la SAM, avant de regagner l'usine.

La présidente PS de la région Occitanie, Carole Delga a quant à elle dénoncé "la décision prise par Renault, qui précipite la fermeture de la SAM malgré le soutien de neuf millions d'euros de l'Etat et de la Région apporté au projet de reprise".

Dans un communiqué, elle "renouvelle son soutien aux salariés et salue leur mobilisation exceptionnelle pour sauver la fonderie".

- "Le mal est fait!" -

Arnaud Viala, président LR du Conseil départemental de l'Aveyron, a de son côté exprimé sa "colère". "C'est un grand désarroi, une grande tristesse pour les salariés qui se sont mobilisés et pour le bassin decazevillois. Je ne suis pas surpris. Je suis très en colère contre tous les paramètres qui ont conduit à cette décision", a-t-il déclaré à l'AFP.

Pour le maire DVD de Decazeville, François Marty, "on ne compte pour rien, maintenant le mal est fait!"

"J'ai mis le président de la République et le Premier ministre devant leurs responsabilités. On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault, entreprise dont le premier actionnaire est l'Etat", a déclaré de son côté le leader de la CGT, Philippe Martinez.

Une manifestation de soutien aux salariés de la SAM a réuni jeudi soir à Viviez 1.200 personnes, selon la préfecture, 3.000 selon les syndicats, en présence de M. Martinez.

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