Affaire du petit Grégory : la thèse du "lynchage" de Murielle Bolle au cœur de l'enquête

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 01 août 2017 - 17:58
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Murielle Bolle, belle-soeur de Bernard Laroche, le 21 juin 2017 dans son jardin de Granges-sur-Volog
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© PATRICK HERTZOG / AFP/Archives
Murielle Bolle maintient avoir accusé Bernard Laroche du meurtre de Grégory sous la contrainte des gendarmes.
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Dans l'affaire du petit Grégory, de nouvelles déclarations révélées lundi, celles du compagnon de Murielle Bolle, viennent accréditer la thèse des violences qu'elle aurait subies pour retirer ses accusations contre Bernard Laroche. La quadragénaire mise en examen pour "enlèvement suivi de mort" continue d'affirmer le contraire.

Près de 33 ans après la mort du petit Grégory Villemin et plus d'un mois et demi après un nouveau rebondissement, la célèbre et mystérieuse affaire semble à nouveau s'enliser, avec des témoignages et déclarations contradictoires concernant Murielle Bolle, belle-sœur de Bernard Laroche.

Celle qui à 15 ans avait accusé son beau-frère du meurtre est désormais mise en examen pour "enlèvement suivi de mort". En 1984, les premières déclarations de l'adolescente n'avaient pas convaincu et elle avait fini par dire aux gendarmes qu'elle se trouvait dans la voiture de son beau-frère, passé prendre le petit Grégory Villemin le 16 octobre 1984, jour de sa mort, avant de le déposer, pensait-elle, chez des amis des parents de l'enfant.

Le 5 novembre 1984, Murielle Bolle avait répété ces déclarations devant le juge d'instruction, qui décidait en conséquence d'inculper et écrouer Bernard Laroche. Mais le lendemain, après une nuit en famille, elle était revenue avec sa mère pour se rétracter, disant avoir parlé sous la contrainte des gendarmes.

C'est le déroulement de cette fameuse nuit qui intéresse les enquêteurs, tout l'enjeu étant de savoir si elle a subi des pressions de la part de sa famille. Le cousin de Murielle Bolle a en effet appuyé la thèse d'un "lynchage" familial de l'adolescente d'alors pour qu'elle se rétracte.

Lundi 31, L'Express révélait les déclarations faites aux juges par son compagnon depuis 18 ans. Celui-ci a affirmé "avoir eu l'écho" de telles violences, mais pas de la part de Murielle Bolle et sans pouvoir préciser qui lui en avait parlé. La désormais quadragénaire, elle, maintient sa dernière version et l'absence de contrainte de la part de sa famille.

Un imbroglio de déclarations contradictoires qui témoigne de la difficulté majeure que rencontre la justice depuis des décennies: l'absence d'éléments matériels, beaucoup ayant été détruits dans les premiers moments de l'enquête. Dans ces conditions et sur fond de tensions familiales, la vérité semble difficile à atteindre.

Les soupçons envers Bernard Laroche avaient conduit Jean-Marie Villemin, le père du petit Grégory, à l'abattre le 29 mars 1985. Dans une lettre, le juge Lambert -premier en charge de l'affaire et qui s'est suicidé peu après sa réouverture le 11 juillet dernier- a écrit: "Je proclame une dernière fois que Bernard Laroche est innocent. (...) On ne connaîtra jamais la vérité, parce qu’on refuse de voir la vérité".

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